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A 72 heures du scrutin : A qui s’adresse la sommation de l’ANP ?


15 Avril 2014 | 09:41
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Une nouvelle sommation de l’ANP. A 72 heures du déroulement du scrutin présidentiel, l’institution militaire secoue une actualité politique déjà électrique. Emballée dans l’éditorial de son organe officiel, la revue mensuelle El Djeïch, l’ANP a adressé une sérieuse mise en garde à ceux qu’elle qualifie «de voix qui, partant d’intérêts étroits et mues par la volonté de s’adonner à des règlements de comptes personnels, se sont élevées pour appeler publiquement l’ANP à violer la Constitution et la loi afin qu’elle puisse mettre en exécution les complots fomentés contre l’Algérie et son peuple». A bien analyser le lexique utilisé dans ce passage, il faut croire que le moment est grave, très grave. Qu’on en juge : «Intérêts étroits, règlements de comptes personnels, complots fomentés contre l’Algérie». Rien que par la connotation de ces mots, l’ANP s’offre de fait un quitus pour intervenir directement dans le champ politique, un terrain qu’elle s’est pourtant refusé d’investir. Hélas, elle est en plein dedans. Et comment ne pas le faire, elle qui a pour rôle de veiller à la sécurité des biens et des personnes en tant que garante de la stabilité du pays ? L’éditorial d’El Djeïch note d’ailleurs que «l'ANP veillera à sécuriser le scrutin avec force, volonté, détermination et foi en le droit du peuple algérien à vivre dans un climat empreint de paix et de sécurité, ainsi que son droit d'accomplir son devoir électoral en toute quiétude», précise notamment le journal, ajoutant que le peuple algérien choisit «en toute liberté et transparence, le président qui convient, celui qui prônera les valeurs nationales». Jamais depuis l’indépendance du pays, l’institution militaire n’a été aussi loquace que lors de ces mois de mars et avril coïncidant avec une période électorale. En l’espace de quelques semaines, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP a dû monter au créneau à trois reprises pour rappeler les missions de son institution en cette période cruciale qui précède l’élection du 17 avril prochain : le 3 avril dernier, lors de sa visite de travail, aux commandements des forces de l'ANP, Le 19 mars dernier, alors qu'il était en visite à l'Académie militaire de Cherchell et le 13 du même mois lors de la réunion des cadres du système de formation dans l'ANP, tenue à l'Ecole nationale préparatoire aux études d'ingéniorat. Qu’est-ce qui justifie une aussi intense communication ? La réponse est simple: l’ANP est soumise à une grande pression. Si jusque-là on a considéré que les trois premières salves étaient destinées aux généraux à la retraite dont Belhadid et Yala et à l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui ont interpellé l’institution militaire pour qu’elle joue un rôle dans la crise qui secoue le pays, cette dernière sommation coïncide avec les propos tenus par le chef de l’Etat devant le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo Marfil. Le président-candidat Bouteflika, a ouvertement accusé son rival Ali Benflis de pratiquer le «terrorisme à travers la télévision». Osons la question : l’ANP s’adresse-t-elle alors à M. Benflis ? En tous cas, l’éditorial d’El Djeïch rappelle que «la force, l'homogénéité et la cohésion» de l'ANP, «ont empêché les ennemis de l'Algérie et tous ceux qui nourrissent de funestes projets à son encontre, de concrétiser leurs desseins, particulièrement en cette conjoncture pleine d'incertitudes, de risques et de menaces sur tous les fronts».

Adem amine



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