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Entretien avec Sofiane Djilali

« Le pouvoir doit s’associer avec l’opposition pour une véritable sortie de crise »


06 Juillet 2014 | 09:04
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Dans cet entretien avec le leader de Jil Jadid, l’un des partis membre de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) au coté de l’MSP, FJD, Ennahda, RCD et l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour. Sofiane Djilali revient sur le processus entamé en faveur du changement et ses perspectives.


Auteur : Nadia khalfaoui


Yagool : La Coordination pour les libertés et la transition démocratique(CLTD) s’est-elle fixé une échéance précise pour soumettre la mouture finale de sa plateforme au Chef de l’Etat ? Quand ce document sera-t-il finalisé ?

Sofinae Djillali : Pour être précis, la Coordination ne travaille pas en fonction de l’agenda du pouvoir. Néanmoins, pour le moment, il est question pour elle de poursuivre sa dynamique des concertations avec tous ses partenaires en vue d’enrichir au mieux sa plateforme. Dans cette perspective, une réunion est prévue lundi le 7 du mois en cours.

A l’ordre du jour de ce conclave, l’installation, après discussions et approbation de l’ensemble des acteurs  d’une structure qui devra prendre en charge la mise en application des résolutions dégagées à l’issue de la première conférence du 10 juin dernier et son suivi. A cet effet, les participants s’entendront points par point sur, le nombre, les missions et prérogatives à conférées à cet organe, qui une fois fonctionnelle, devrait décider de l’échéance pour remette la charte de la Coordination au locataire du palais d’El Mourrai. Comme elle  mettra en place le planning à suivre éventuellement et le programme de nos activités sur terrain. La préparation de la deuxième conférence nationale prévue à la rentrée sociale sera également débattue.

Combien d’amendements ont été déjà introduits au texte initial ? Quels sont les plus importants ?

C’est lors des travaux de la rencontre d’évaluation de la conférence qui s’est déroulée le  24 juin dernier, que les partis ayant pris part ont formulé pour chacun, nombre d’amendements. Ces propositions seront de nouveau étudiées et par la suite être adoptées en toute transparence par les présents au rendez-vous qui aura lieu  demain. En effet, c’est sur la base de ces dispositions que la structure rédigera le texte qui sera le fruit d’une élaboration commune de toute l’opposition avant de l’adresser enfin au premier magistrat du pays.

Par rapport à la composante de cette structure chargée de l’exécution et le suivi du processus de la CLTD, sera-t-elle ouverte à tous les segments de l’opposition ou bien limitée aux membres de la Coordination ? Pourquoi ?

Il est claire quelle sera ouverte à tous sans exception, aucun différent n’existe sur ce point. D’ailleurs c’est aux participants de designer les membres devant y siégé.

L’opposition exige l’implication des institutions de l’Etat notamment l’armée dans le processus démocratique vers le changement, un point sur lequel elle insiste mais que le pouvoir rejette en bloc. Cette divergence risque-t-elle d’approfondir le fossé entre les deux parties à même de voir le dialogue et les négociations pour un  changement démocratique pacifique se dissiper ? Face à cela comment la CLTD compte agir ?

De préférence on  n’anticipe pas les situations et les événements, chaque chose en son temps. Actuellement ce qui importe pour la CLTD c’est l’organisation au sein de l’opposition et de bien conduire son action. A ce titre, nous procédons étape par étape jusqu’au parachèvement total de notre démarche que nous comptons faire aboutir. Toutefois c’est à l’instance ad-hoc, une fois mise sur pied, qui décidera du procédé à suivre, des prochaines phases, ainsi que la définition des relations et de la conduite à prendre en direction du régime. Reste que pour la formation politique que je préside, « JilJadid », chose est sure, le dialogue s’impose de lui-même, d’autant plus que le pouvoir a échoué dans toutes ses tentatives. Cela dit, à un moment donné il faudra que ce dernier s’associe avec l’opposition pour une véritable sortie de crise multidimensionnelle que vit l’Algérie depuis des années. Ceci  dans l’intérêt du pays et du peuple.

Que pensez-vous de l’initiative du parti Tajamou Amel Djazair (TAJ)  d’organiser une conférence nationale au terme des consultations sur la constitution qui se veut « unificatrice », regroupant tous les courants politiques notamment l’opposition et personnalités politiques nationales? Quelles sont selon vous, les motivations de ce projet ? La  coordination répondra-t-elle favorablement à cette invitation ?

Il est évident que les partis  du pouvoir tentent de briser l’initiative de l’opposition en vue de la récupérer au profit de celle du pouvoir à savoir les consultations menées par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, autour de la révision de la loi fondamentale. Pour le moment, l’idée  de ce parti n’est pas encore maturée, ce sont que des propos seulement. Cependant si cette proposition se concrétise, la Coordination étudierait la question d’y prendre part où non à cette rencontre.



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