Accueil Politique organisations et associations

Lutte contre la violence faite aux femmes

Des associations féminines demandent une loi-cadre


08 Juillet 2014 | 14:03
shadow

Les associations féministes exhortent le législateur algérien à oser davantage dans son entreprise d’amendement du code pénal. Sept associations de défense des droits des femmes demandent, effet, la mise en place d’une loi-cadre qui, outre la pénalisation des actes de violence, placerait en son centre les victimes elles-mêmes. Saisissant le projet d’amendement du code pénal pour lutter contre les violences faites aux femmes, ces associations, en l’occurrence Amusnaw, Avife, Djazairouna, Fard, FEC, Ivif et Rachda, recommandent la prise en considération d’une série de mesures afin de donner un sens aux futurs amendements.


Auteur : Saïd Rabah


« Dans le cadre de l’élaboration du texte de loi, les associations de femmes recommandent au législateur algérien de prendre en compte les points suivants : reconnaître un statut de femmes victimes de violence, définir consciencieusement les différents types de violence perpétrée à l’encontre des femmes et prévoir la révision du code de procédures pénales où les procédures de l’application de ces textes seront définies », préconisent ces associations dans un communiqué rendu public aujourd’hui.  En outre, elles suggèrent de décharger la victime de la charge de la preuve, d’imposer que l’auteur des violences soit retiré de la cellule familiale avec l’interdiction de s’approcher du domicile jusqu’à la fin de la procédure et de prévoir le paiement d’une réparation à la victime et prendre en compte le préjudice moral.  « L’adoption de la loi-cadre demeure un objectif fondamental que le gouvernement se doit d’atteindre. Toutefois, nous sommes conscientes du fait qu’il faut en prioriser certains aspects à court terme. Enfin, dans le cadre du présent communiqué, nous tenons également à dénoncer le rôle de certains médias qui tendent à « diaboliser » le projet de réforme auprès de l’opinion publique où certaines des informations véhiculées ont créé un affolement. Par notre action de lutte contre les violences faites aux femmes nous visons la protection de la société, femmes, hommes, et enfants », soulignent encore ces Associations, qui saluent le projet décidé par le gouvernement. 

 

 

266 femmes victimes de violence sexuelle

Ce projet, selon la même source, devrait réduire l’ampleur des violences contre les femmes qui prennent de plus en plus de l’ampleur. « Nous saluons cette initiative dans la mesure où, pour la première fois, le législateur algérien introduit la notion des violences faites aux femmes, et en particulier la violence conjugale dans ses chapitres (crimes et délits contre les particuliers), dont les sections 2 (violences volontaires), 5 (abandon de famille) et 6 (attentats aux mœurs) », explique-t-on dans le même communiqué, en donnant les chiffres sur les formes de violence enregistrées ces dernières années.  Se référant aux statistiques de l’INSP et de la gendarmerie, les sept associations relèvent l’augmentation des cas de violences durant les deux dernières années. « Durant la période allant de Janvier à Octobre de l’année 2012, dévoile que 190 algériennes ont été victimes d’un viol individuel ou collectif, soit 24 viols chaque mois.

 

La plupart des victimes sont âgées entre 18 et 30 ans. Pas moins de 504 femmes ont été victimes d’attentat à la pudeur, un chiffre qui est en hausse, et cela pour les huit premiers mois de l’année 2012. Durant les neuf premiers mois de 2013, la même source, nous renseigne qu’un nombre de 7 010 femmes ont déposé plainte pour violence dont 5 034 victimes de violences physiques et 1673 femmes ont été victimes de mauvais traitements.

Les homicides volontaires ont été de 27 femmes, 266 femmes ont été victimes de violence sexuelle (viols, harcèlement sexuel et inceste) et allant parfois jusqu’aux des grossesses », expliquent les mêmes associations. 



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter