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Lutte antiterroriste

L’Algérie s’active au Mali et en Libye


12 Juillet 2014 | 23:12
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Auteur : Hamid Salhi


A partir d’aujourd’hui, de nombreux pays du Maghreb et du Sahel ont rendez-vous pour discuter de la sécurité et de la lutte antiterroriste dans ces zones du continent africain. Néanmoins, la sécurité en Afrique du Nord et au Sahel suscite aussi un climat de compétition entre l’Algérie et la France qui n’a pas hésité à signer des accords de défense avec ses partenaires ivoirien et malien. Sur ce dernier dossier, l’Algérie prépare une réunion le 16 de mois alors qu’aujourd’hui c’est une réunion sur la Libye qui est prévue en Tunisie. La réunion de Tunis des pays du Maghreb sur la situation en Libye, prévue le 1er juin, et qui avait dû être reportée sine die en raison du manque de visibilité dû à la grave crise dans ce pays aura enfin lieu aujourd’hui. Elle doit se tenir en présence des ministres des Affaires étrangères de Libye, d’Egypte, du Soudan, de l’Algérie, du Tchad et du Niger sous la présidence de la Tunisie.  Des représentants de la Ligue arabe et de l’Union africaine y sont également attendus. Les participants exposeront leurs positions sur les formes de soutien que pourraient présenter les Etats voisins à tous les efforts et initiatives libyens visant à lancer un dialogue national libyen et à renforcer les institutions de l’Etat et le processus de transition démocratique en Libye. Derrière ces formules diplomatiques, il s’agit surtout de stopper les infiltrations des armes et des terroristes en Algérie en Tunisie et en Egypte.  Ils sont tous frontaliers de la Libye qui, près de trois ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, reste en proie à une instabilité politique totale qui inquiète ses voisins à cause des infiltrations des armes.

 

L’ambition militaire de la France

Cette réunion intervient avant celle du 16 juillet sur le Mali. Ainsi, on voit bien que l’Algérie ne compte pas confier la sécurité de la région à des forces étrangères même si certaines contraintes comme l’impossibilité d’interventions de ses forces à l’étranger handicapant son action. Cette pénétration des Occidentaux dans la région est visible au Mali avec lequel la France a signé un  accord de défense comme c’est le cas notamment avec la Cote d’Ivoire frontalier du Mali. En effet, les députés ivoiriens ont voté le nouvel accord de partenariat de défense avec la France. L'ancienne puissance coloniale dans la région garde ainsi un œil sur les affaires militaires avec en arrière-plan la résurgence du terrorisme. Mais cela ne doit pas cacher les intérêts politiques comme lors du renversement de l'ex-président Laurent Gbagbo en 2011. Renseignement, équipement, entrainement des forces, soutien logistique et formation constitueront les nouvelles missions assignées aux forces françaises dans ce cadre. L’accord avec un pays frontalier du Mali a aussi l’avantage de présenter une fenêtre de surveillance du pays avec lequel la France a déjà un accord visant à asseoir un partenariat régional au Sahel où la France a mobilisé une force de plusieurs milliers d’hommes spécialisés dans la lutte antiterroriste et la coopération avec les armées locales.

 

 

Gendarme de l’Afrique

La France ne parle plus de base ni même de forces prépositionnées, mais d’un dispositif souple et beaucoup plus économe, pouvant être armé et commandé du territoire français, à l’instar des nénuphars  américains disposés dans une dizaine de pays du continent à des fins antiterroristes.  Cela n’empêche pas certains de considérer comme creuses les proclamations de réduction des troupes dont se vante Hollande et Le Drian pour mieux masquer l’interventionnisme accru des français et leur détermination à s’ériger en gendarme de l’Afrique en étroite connexion avec les USA.



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