Avant d’entamer ce dialogue initial, une réunion stratégique s’est tenue ce mardi matin à Alger sous la présidence du ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, et du ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de  la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

Ce dialogue, qui regroupera dès demain le gouvernement malien et les groupes armés qui travaillent dans le Nord, commence avec avantage militaire et psychologique des groupes armés. « Après la grande défaite de l'armée malienne » qui a perdu 50 soldats dans le nord du pays en mai, « les mouvements armés occupent maintenant presque les deux tiers du territoire » et « viennent à Alger en position de force », a confié à des journalistes cette source sous le couvert de l'anonymat, rapporte l’AFP.

Pour expliquer le choix porté sur l’Algérie, le diplomate algérien a indiqué que « le président Ibrahim Boubacar Keïta est convaincu que seule l'Algérie peut faire bouger les choses. C'est un fait inédit qu'un pays demande à un autre de s'associer à la gestion d'une partie de son territoire ».

Selon l’ancien premier ministre malien et envoyé spécial pour le dialogue inter malien, Madibo Keïta, les discussions d’Alger se dérouleront en « trois phases » : « Valider une feuille de route des négociation », puis « négociations proprement dites (...) pour aller au fond des problèmes et   obtenir un pré-accord » avant la signature d'un accord de paix définitif.

Cette conviction malienne est le fruit de longs mois de tergiversations. Depuis que les Français ont échoué dans l’opération militaire, les regards se sont vite tournés vers une solution diplomatique qui ne peut passer que par Alger, le pays qui a déjà accueilli d’anciennes négociations entre les parties en conflit au Mali.