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Après des années d’errements et d’immobilisme

La diplomatie algérienne passe à l’offensive


19 Juillet 2014 | 10:42
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Les longs passages d’un Medelci ou d’un Belkhadem aux Affaires étrangères n’ont nullement servi l’Algérie et ont affaibli les positions du pays dans les grands rendez-vous régionaux et internationaux.


Auteur : Amina Hakem


L’Algérie, c’est indéniable, est une puissance régionale qui compte énormément dans les régions du Sahel, du Maghreb et dans la Méditerranée. Les dernières rencontres sur le Mali en ont apporté encore une fois la preuve. Celle, consacrée aussi  au conflit libyen en a été de même. Mais l’Algérie a perdu du temps, beaucoup de temps, pour s’affirmer comme une vraie force de proposition et une capitale incontournable dans le règlement de tous les conflits régionaux.

Et l’erreur a été, il faut le reconnaitre, l’obstination ces dernières années des hautes autorités du pays de nommer à la tête de la diplomatie algérienne des hommes peu rompus aux  subtilités des relations diplomatiques. Et même s’il est vrai que les relations extérieures dépendent en grande partie du président de la République, qui est il faut le souligner l’un des tous meilleurs diplomates au monde, il n’en demeure pas moins que toute diplomatie dans tout pays doit avoir un visage et un style.

Les longs passages d’un Medelci ou d’un Belkhadem à ce poste stratégique n’ont nullement servi l’Algérie et ont affaibli les positions du pays dans les grands rendez-vous régionaux et internationaux. La diplomatie algérienne se limitait alors à marquer sa présence dans les rencontres régionales ou internationales sans jamais prendre l’initiative ou s’affirmer comme une référence et force de propositions.

 

Le tir enfin rectifié

 

Une diplomatie trop lisse et manquant cruellement de punch et d’autorité. Medelci comme Belkhadem manquaient cruellement de l’arme absolue des grands diplomates : la prestance, la force de conviction  et les petites phrases qui faisaient mouche, comme c’était le cas avec Bouteflika, Kissinger ou tout récemment Dominique De Villepin et son fameux « la vieille Europe » lors des discussions sur l’intervention américaine en Irak.

Une situation à laquelle il fallait remédier au plus vite pour un pays au rôle central dans la région et qui est une force militaire et financière indiscutable mais très mal représentée par une diplomatie défaillante. Le tir est enfin rectifié au mois de septembre 2013 avec la nomination de Ramatan Lamamra au poste de ministre des Affaires étrangères. Il faut dire que la maladie du président Bouteflika a été pour beaucoup dans cette décision. L e président avait besoin de se décharger de cette lourde responsabilité et ne pouvait se consacrer, comme par le passé, à cette tâche qui nécessitait une grande débauche d’énergie et des déplacements fréquents aux quatre coins du monde.

 

Technicien de la diplomatie

 

Ramatan Lamamra était l’homme qu’il fallait à ce poste pour porter haut et fort la parole de cette nouvelle Algérie au sommet de sa force. L’homme de par ses longs services dans le domaine jouit d’un grand respect, d’ailleurs Wikipedia le décrit comme un « technicien » de la diplomatie. Un domaine qui est son jardin depuis presque quarante ans pendant lesquels il a intériorisé les subtilités du métier, soigné son discours et étoffé son carnet d’adresses ». Et il n’en fallait pas longtemps pour voir enfin la diplomatie algérienne bouger dans tous les sens et s’imposer comme la référence absolue dans une région secouée par plusieurs conflits et menacée par d’innombrables dangers.

Les dernières réunions sur la Libye et surtout sur le Mali ont prouvé que notre diplomatie n’est plus dans la réaction comme ce fut le cas par le passé, mais dans l’action et l’initiative, surtout face aux manœuvres du voisin marocain qui a monopolisé tous ses moyens pour saborder et isoler l’Algérie, avec les tournées du roi Mohamed VI en personne. Mais Lamamra a remis les pendules à l’heure et convaincu avec subtilité et intelligence les grands acteurs de ces conflits que rien ne pouvait se faire sans l’Algérie, et que l’Algérie œuvre avec sincérité pour le règlement de tous ces conflits pour garantir la sécurité dans toute la région.

En moins d’un an le nouveau chef de la diplomatie algérienne a remis l’Algérie au centre de l’échiquier régional et imposé notre pays comme la première force de la région, seule capable d’œuvrer au mieux des intérêts des pays du Maghreb et du Sahel.



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