La célébration de la Journée mondiale de la presse à Bejaia sera différente de toutes les précédentes. Et pour cause ! Outre les activités traditionnelles liées à la liberté d’expression et de la presse, la présente célébration se singularise par un événement de taille. Il s’agit de l’inauguration de la stèle de l'illustre billettiste Saïd Mekbel.

Revendiquée par la corporation journalistique locale, ce projet a fini par voir le jour. Cependant, son inauguration fait objet de polémique. Alors que les autorités de wilayas ont décidé de procéder à l’inauguration le 16 avril dernier, la corporation et la société civile le fera demain samedi.

Les journalistes de Bejaia regroupés en association dénommée «  association des journalistes et correspondants de presse ( Ajcb) » a concocté tout un programme qui sera marqué par l’inauguration de la stèle, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de défunt et un conférence débat qui sera animée le même jour au TRB par le politologue Chefik Mesbah.

Une manière pour les journalistes de cette wilaya de prendre leur revanche sur l’option des pouvoirs publics locaux, qui ont voulu exploiter électoralement cette inauguration à trois jours du vote pour la présidentielle.

De son côté, la société civile se mobilise aussi pour l’événement. Tout en rejetant l’inauguration officielle par les autorités locales, entachée d’une récupération politicienne du combat du défunt «Mesmar Djeha», la société civile appelle les citoyennes et les citoyens à se réapproprier le symbole de la place "Forum Saïd Mekbel" par l’inauguration populaire de la stèle érigée à son effigie en association avec tous les journalistes et correspondants de Bejaia le samedi 3 mai 2014 à partir de 10H.

« Nous faisons de cette date, celle de la dignité et de la fierté en condamnant avec fermeté la répression qui a touché le plus grand symbole de la Kabylie qui est le 20 avril 1980 (…) Nous appelons les citoyennes et les citoyens à exprimer leur indignation par leur présence à cette inauguration populaire », écrit le MCB de Bejaia dans une déclaration rendue publique. « Nous réaffirmons notre combat pour les libertés démocratiques, pour le droit à l’expression et notre attachement aux valeurs de liberté contre l’obscurantisme », ajoute le MCB qui exige aussi «  la récupération de l’ancien sigle amazigh pour l’ériger à nouveau sur la même placette ».

 Salim. S