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Déjeuners publics en Kabylie durant le Ramadan

Le danger islamiste se profile à nouveau à l’horizon


23 Juillet 2014 | 18:36
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Auteur : Saïd Rabah


La constitution algérienne garantit les libertés individuelles et collectives. Elle consacre également le liber exercice des cultes, ainsi que la liberté de conscience. En théorie, le contenu des différentes constitutions algériennes reste parmi les meilleurs au monde, surtout en ce qui concerne la volonté du législateur d’imposer le strict respect des droits de l’homme.

 

Mais c’est dans la pratique que le bât blesse. Pratiquement aucun des droits n’est respecté. Et par le pouvoir et par la société qui s’islamise davantage. La situation ne cesse d’empirer, d’année en année. Ce qui s’est passé, samedi 19 juillet 2014, à Bejaia témoigne de la gravité de la situation. Un groupe d’islamistes-salafistes s’en sont pris violemment à une dizaine de jeunes initiateurs d’un rassemblement pour la liberté de consciences, appelés communément les « déjeuneurs ».

 

Montée su salafisme

 

Une grave dérive. Et cela sur deux plans : le premier concerne la démission de l’Etat qui n’assume pas son rôle du garant de la constitution et qui n’assume pas, par ricochet, sa mission consistant à garantir la sécurité des personnes et l’ordre public. Les policiers qui arrêtaient, durant les années précédentes, les personnes surprises entrain de déguster des sandwichs à l’ombre des regards, semblent être instruits de déserter les lieux publics où se tiennent les rassemblements pour la liberté de conscience pour, peut être, favoriser des violents accrochages entre citoyens. 

 

Les policiers n’ont-ils pas pour mission de protéger les personnes et de respecter leur choix quels qu’ils soient ? Visiblement c’est le cas. Le danger résident également dans la montée du salafisme au sein de la société. Auparavant discrets, ces islamistes radicaux commencent à monter leurs muscles. L’agression des déjeuneurs de Bejaia constitue leur premier acte de violence après ceux commis à la fin des années 1980 et le début des années 1990. Une violence qui, comme durant les années 1990, est tolérée, voire encouragée, par les autorités dont le seul souci et de mater toute volonté d’émancipation de la société.

 

La surenchère

Ce laisser aller du pouvoir, en tout cas, est perçu comme une faiblesse par les islamistes qui avancent encore davantage pour prendre place…dans l’espace public qui devient de plus en plus étroit pour les démocrates et les défenseurs des droits de l’homme. Cette « reconquête » de l’espace public par l’islamisme s’est fête graduellement. D’abord par la réaction aux rassemblements des déjeuneurs, à travers l’organisation des « iftars » collectifs. Ils l’ont fait à Tizi-Ouzou et Aokas dans la wilaya de Bejaïa.

Constatant que l’Etat ne régit pas à leurs actions, les groupes salafistes placent à nouveau la barre de leurs revendications très haute, en exigeant, notamment, la suspension des activités artistiques et culturelle au niveau de la maison de la culture de Bejaia. Ainsi l’islamise battu par les armes et la résistance citoyenne durant les années 1990 vient d’enregistrer ses premiers succès 20 ans après. Mais grâce au concours du pouvoir qui prête le flanc à l’islamisme et qui s’acharne contre les démocrates. 



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