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Drogues Made in Maroc

Les nouvelles options du narcotrafic


17 Août 2014 | 12:49
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Si les propos que peuvent tenir certains officiels de nos voisins de l’ouest sont souvent qualifiés par les nôtres par des euphémismes du genre « affabulations », ou autre « outrances », la problématique que pose le trafic de drogues est approchée différemment.


Auteur : Iles Sad


Les narcotrafiquants tentent souvent de s’adapter aux différents dispositifs mis en place pour leur barrer la route. Ainsi, devant les "obstacles" terrestres auxquels ils font face, les narcotrafiquants investissement également les voies maritimes. Preuve en est, ces données fournies par le groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Ain Témouchent qui signalent six affaires de découverte de colis chargés de kif sur les plages de la wilaya et rejetés.

Ces colis pèsent entre 20 et 30 kg. Ces affaires montrent, selon nos sources, que « plus que jamais, les trafiquants évitent les frontières terrestres en imaginons d’autres voies. Si cela démontre une faculté d’adaptation, cela prouve aussi leur mise à mal par les dispositifs draconiens terrestres auxquels ils sont confrontés ».

 

Une nouvelle « gamme » de produit pour amortir les pertes

 

Autre élément qui révèle les malheurs des réseaux du narcotrafic : le recours à la contrebande d’autres produits de substitution à la drogue. Là aussi, cette saisie récente de graines et d’huile de cannabis effectuée par les brigades du 1er Groupement de gardes frontières (GGF) de Maghnia.

Une  nouvelle « gamme » de produits interceptée aux frontières qui montre, selon les spécialistes, « que les narcotrafiquants tentent de se reconvertir pour amortir les pertes financières subies par la saisie de plusieurs tonnes de ce type de drogue.

Ainsi, la tentative d’introduction sur le territoire national de 33 cl (1/3 de litre) d’huile de cannabis et d’une quantité de graines de cette drogue, lors d’opérations distinctes en 2014 vers l’Algérie, constitue un nouveau créneau de contrebande pour faire face aux dispositifs de lutte contre ce fléau qui ont permis, depuis le début de l’année en cours, la saisie de plus de 50 tonnes de kif traité, selon le bilan de la Gendarmerie nationale des wilayas dans l’ouest du pays.

Ce chiffre représente un taux de 60 % du total des saisies réalisées, par tous les services de sécurité confondus, depuis le début de l’année à travers l’ensemble du territoire national.

 

Ces tentatives d’introduction de nouveaux produits visent, selon les milieux très au fait de la situation, à encourager la culture du Kif sur le territoire national, voire à prospecter de nouveaux marchés pour répondre à une éventuelle demande autre que celle des produits traditionnels (kif traité).

 

Les baudets, un retour aux sources

 

Autres moyens d’amortir leurs pertes : le retour au traditionnel « baudet » pour le transport de jerrycans de carburant et de produits alimentaires subventionnés par l’Etat, pour "approvisionner" les marchés marocains.

Un retour aux sources, dirons-nous, évoqué par les éléments du 19 ème Groupement des gardes frontières de Bab El Assa (Tlemcen) qui font état de l’utilisation des baudets par les contrebandiers pour le transport de ce produit énergétique.

Ces brigades ont ainsi réussi à saisir plus d’un demi million de litres de carburant durant les sept mois de l’année en cours contre 320.000 litres l’année dernière. Le bilan de cette brigade montre également que plus de 800 baudets utilisés dans la contrebande du mazout algérien ont été interceptés.

Un chiffre record ! "Le recours aux baudets évitent aux trafiquants les risques de tomber dans les filets des gendarmes", explique le Commandant de ce groupement, le Lieutenant-colonel Abdelwahab Benaffia.

 

36% de hausse par rapport au dernier bilan

 des centaines de tonnes de drogues traversent la frontière annuellement

Plus de 95 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les six premiers mois de l'année 2014, soit une hausse de 25 tonnes de la quantité saisie durant la même période de l'année 2013, selon els chiffres de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT).

Se référant à un bilan global des services de lutte contre la drogue, le directeur général par intérim de l'Office, Mohamed Benhalla, indique que "toute la quantité de résine de cannabis saisie vient du Maroc", soulignant que l'Algérie "a toujours soulevé ce problème".

"La quantité saisie de résine de cannabis durant le premier semestre de l'année 2014 en comparaison avec la même période de 2013, a augmenté de 36%, a-t-il précisé. M. Benhalla estime, dans ce sens, que la situation "n'est pas étonnante, mais reste très inquiétante notamment pour la santé des Algériens et l'évolution de la criminalité".



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