Les cris de joie des élèves qui retrouvent les bancs et leur excitation à retrouver leurs camarades de classe contrastent avec une détresse à peine audible : celle des parents qui après Ramadane, après l’Aïd doivent faire face à une autre épreuve. Et cette détresse porte un nom : le prix des fournitures scolaires qui « explose ». Difficile en effet, pour les parents d’y faire face, surtout pour les familles nombreuses.

Cartables, stylos, cahiers. Les achats traditionnels de la rentrée pointent le nez et les prix, même si plusieurs offres sont disponibles, restent pour de nombreux parents approchés « excessivement élevés ».

 « Même pour les produits locaux, il faut compter au moins 700 dinars le tablier et au moins 1300 dinars le cartable. Et avec toutes les fournitures qui vont avec et dont les prix varient selon qu’ils s’agissent de ceux qui sont au moyen ou au secondaire, il faut compter 25.000 dinars pour mes quatre enfants », nous livrait ce matin, un père de famille rencontrée dans un magasin d’articles scolaires à Alger.

 

Des prix variables selon le palier de l’élève

 

Combien coûte un trousseau scolaire ? Difficile d'y répondre avec précision tant les prix des articles peuvent être divers. Comme dans toute chose, la qualité a un prix. Et ce prix n'est pas à la portée de tous. Aussi, un trousseau scolaire d'un enfant en primaire n'est pas comparable selon que l’élève est au moyen ou au secondaire. Cela peut en effet varier selon la qualité des articles et du palier de l'élève, entre 5000 dinars et 15.000 dinars. Pour les parents ayant plus d'un enfant scolarisé, la facture peut devenir carrément astronomique. Pour faire simple, pour un père de famille avec trois enfants scolarisés, la facture de la rentrée scolaire peut facilement engloutir la moitié du salaire.

 

Et… Aïd El Adha aux portes

 

Après le mois de ramadan qui s’est distingué par une cherté révoltante des denrées alimentaires, après une fête de l’Aid Esseghir à la facture salée, voilà que cet autre rendez-vous vient donner des sueurs froides au budget familial. Un rendez-vous budgétivore lourd,  qui pousse certains à s’endetter afin d’être à la hauteur de « cet événement heureux ».

Pour les enfants s’entend. Les plus nécessiteux pourront toujours bénéficier de la contribution de l’Etat à hauteur de 3000 dinars par enfant. Encore faudra-t-il un jour s’entendre sur cette notion de « nécessiteux ». Et l’épreuve est loin d’être terminée, tant un autre douloureux rendez-vous est aux portes : Aid El Adha.

Une épreuve supplémentaire qui reste, soit dit en passant, pas une obligation religieuse, même s’il est difficile de faire face aux réflexes traditionnels d’achat du mouton.