Exclusion de Belkhadem du gouvernement et du FLN
Les Réactions

Auteur : Nadjwa Khelil
Belayat : «ses droits sont protégés par le statut du parti »
En réaction à l’instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au secrétaire général, du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, d’écarter Abdelaziz Belkhadem, membre du Comité central, le leader de la protesta, Abdelkader Belayat, a déclaré qu’il « ignore les raisons et motivations de Bouteflika», l’ayant conduit à prendre cette décision.
Par rapport au limogeage de Belkhadem, il considère que cela relève d’une décision souveraine et sans appel. « Le chef de l’Etat a l’ultime pouvoir d’installer un membre du gouvernement où de le destituer de ses fonctions », a-t-il déclaré à Yagool.
Pour ce qui est de son exclusion du FLN, Belayat a été laconique mais précis. Il estime que Belkhadem « n’occupe aucun poste au niveau du parti. C’est un militant comme tant d‘autres, ce qui implique que ses droits sont préservés par le statut du parti ». Il ajoute dans le même contexte, qu’«il faudrait, au préalable, respecter les prérogatives de la commission disciplinaire. Celle-ci est du ressort du comité central et du Congrès qui sont seuls à trancher ».
Il est évident, qu’en théorie, le président d’honneur d’un parti, ne jouit d’aucune prérogative et n’a pas le pouvoir de désignation, ni d’exclusion. Mais à chaque règle son exception, puisque pour, FLN, son président d’honneur, en l’occurrence Bouteflika, détient, tout de même, un pouvoir absolu.
En outre, rien ne semble démoraliser et dissuader Belayat, qui a fait savoir, que leur mouvement « campe sur sa position » et il ne compte pas baisser les bras. Ceci, en vue de préserver l’avenir du parti, « nous poursuivrons notre combat inlassablement ». Dixit Belayat.
Abada, « C’est une gifle pour le clan Belkhadem »
Cette décision en direction de Belkadem est du goût du chef de file des anciens pro-Benflis. Abdelkrim Abada se réjouit de la nouvelle, qualifiant cette sentence de « judicieuse », tant attendue pour en finir avec l’homme. « Nous félicitons le Président pour avoir mis fin aux fonctions de Belkhadem au sein du gouvernement et dans le parti. Cette décision est bénéfique pour le pays et pour le FLN. Cela fait quatre années que nous militons pour un départ définitif de l’ex secrétaire général», a-t-il souligné.
Selon lui, cette exclusion de Belkhadem est « méritoire », car ce dernier constitue « un véritable danger pour la stabilité du parti », lui imputant toutefois la responsabilité d’être « à l’origine de la guerre intestine et infernale » qui secoue le FLN.
Dans le même sillage, M.Abada, précise que cette décision qui permet « d’assainir » le parti, intervient au moment opportun, en vue de permettre de bien préparer le prochain congrès pour un avenir meilleur du FLN. « Avec le départ de Belkhadem, les militants, qui sont pour l’intérêt de notre formation politique, peuvent se concentrer sur la préparation du congrès qui nous attend, dans des conditions sereines à même de le sauver et garantir sa réussite ».
Par ailleurs, M.Abada, n’a pas omis d’avancer en direction des frondeurs, que cet acte de Bouteflika, est un message pour eux, soit, « une gifle pour les éléments perturbateurs qui ont soutenu Belkhadem dans le but de le maintenir à la tête du parti ».
Vraisemblablement, voila ce qui justifie, le récent ralliement de Abada en faveur de son ex-ennemi juré le secrétaire général du parti, Amar Saïdani, qui n’est ainsi, nullement fortuit.
Il est clair, qu’il était bien informé de ce ménage au sommet de l’Etat qui vient de s’opérer, pour avoir agit promptement. Serait-il également au courant des surprises que réserverait le chef de l’Etat, aux fauteurs de troubles au sein du FLN notamment tous ceux imprégnés par Belkhdem ?