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Révision de la Constitution

Le scénario du président risque ne pas plaire à l’opposition


12272

08 Mai 2014 | 01:55
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Le président de la République entame son quatrième mandat avec une main tendue en direction de l’opposition. En tout cas les instructions qu’il a données en Conseil des ministres sur le dossier de la réforme constitutionnelle étaient supposées illustrer sa volonté d’ouvrir une nouvelle ère.

On aura saisi, à la lecture du communiqué du Conseil des ministres, le caractère «opérationnel» de l’action présidentielle. Des échéances précises et rapprochées dans le temps ont émaillé le propos du chef de l’Etat lorsqu’il a évoqué la feuille de route devant mener à la refonte de la Constitution.

« A la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts » sur la révision de la Consitution, a indiqué le président de la République. C'est-à-dire dans une petite semaine. Cela amène à penser que la copie était déjà, fin prête, avant le début de la campagne électorale. On se demande pourquoi le comité de campagne du président de la République ne l’a pas partagé avec les citoyens, lors de la campagne électorale.

Mais, passons. Ce n’est pas le plus important. Déroulons plutôt la feuille de route présidentielle. « Par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier », a souligné Bouteflika.

Cela ressemble à un « petit » scénario d’un film à petit budget où une partie de l’opposition refusera sans doute de camper des rôles de figurants. On voit, en effet, mal le groupe des boycotteurs ou encore Ali Benflis, accepter un tel calendrier qui, faut-il le souligner, ne garantit pas le résultat « consensuel » auquel a appelé le chef de l’Etat.

Mais ne nous arrêtons pas là, puisqu’il y a encore un autre épisode qui risque de ne pas passer. «J’ai chargé le Ministre d’Etat, directeur de Cabinet de la Présidence de la République de conduire, sous mon autorité, l’ensemble de l’opération indiquée plus haut », a fait savoir le chef de l’Etat. Ce serait dévoiler un secret de polichinelle que de dire que le directeur de cabinet de la présidence de la République n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de personnalité consensuelle.

Cette désignation pourrait certainement avoir une signification pour le système, mais une grande partie de l’opposition a choisi de discuter avec le pouvoir en se tenant en dehors dudit système. Et il faut bien admettre qu’en l’état, Ouyahia n’est certainement pas la personne qualifiée pour gérer le dialogue avec les partis.

Aussi, le président de la République qui a promis une Constitution consensuelle avant la fin de l’année risque d’être contrarié dans ses plans, pour la simple raison que, cette fois, l’opposition ne se laissera pas « trainer » docilement à la table du dialogue.

La mi-mai a, rappelons-le, une signification pour une partie de cette opposition. Il s’agit de la Conférence pour la démocratie et le changement programmée par les formations politiques et personnalités nationales qui avaient appelé au boycott de la présidentielle. Il est certain que leur calendrier sera très différent de celui énoncé, hier, par Bouteflika.

La mission « impossible » d’Ouyahia sera de concilier les positions des uns et des autres. Ce n’est pas gagner, mais comme le directeur de cabinet a accepté sa mission…

 

Said Boucetta



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