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Chute des prix du pétrole

Le double discours de Youcef Yousfi


18 Septembre 2014 | 07:18
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Auteur : Iles Sad


Inquiétantes, pas inquiétantes ? Les fluctuations que connaissent les prix du cours de pétrole alimentent l’actualité. Alors qu’elles étaient jugées préoccupantes, il n’y a pas si longtemps, voilà  que le département de l’énergie tente de rassurer en indiquant, par la voie de son premier responsable, que la situation « ne constituent pas une préoccupation particulière »… 

Inexorablement le cours du baril de pétrole depuis le mois de juin dernier chute. Alors que tout récemment dans une déclaration reprise par plusieurs médias, le ministre de l’énergie indiquait que « c’est là une grande préoccupation ! », voilà qu’hier mardi, le même Yousfi dit ceci : « "les niveaux actuels des prix ne constituent pas une préoccupation particulière dans les milieux pétroliers". Bref, un grand écart qui  ne nous en apprend pas plus sur la situation. 

Ainsi, selon Youcef Yousfi, les fluctuations actuelles de prix sont attribuées aux mouvements des cours de monnaie et aux opérations boursières habituelles. Néanmoins, il assure que les développements du marché pétrolier sont suivis "avec attention", soutenant que "les données disponibles indiquent que le marché ne dégage pas de tension particulière, ni de déséquilibre significatif entre l'offre et la demande". 

Pourtant, le 6 août dernier, la banque d’Algérie semblait affolée, elle qui tirait la sonnette d’alarme quant à ces mauvais chiffres. Dans son rapport annuel, elle notait que la baisse du prix du pétrole au premier trimestre 2014 avait tiré vers le bas les recettes d’exportations de l’ordre de 2,6%. 

 

Conséquences et source d’une situation peu enviable 

Selon les experts,  les conséquences de cette baisse de la fiscalité pétrolière conjuguée à celle des exportations algériennes de pétrole sur l’économie du pays pourrait affecter le financement des projets lancés. Parmi ce qui explique cette chute des prix : la baisse de la demande en pétrole. 

Selon les observateurs des questions énergétiques, la demande en Europe a diminué parce que la croissance des pays européens comme l’Allemagne et la France est faible. Même la croissance de la Chine a connu une baisse. Par conséquent : une faible consommation mondiale a conduit à cette situation. 

 

L’Opep manœuvre 

Pourtant, la production de brut de l'Algérie est restée stable en août atteignant 1,202 million de barils par jour (mbj) contre 1,203 mbj en juillet. Cette production aurait progressé de 22.500 bj à 1,189 mbj en août contre 1,167 bj en juillet, selon des sources secondaires citées par l'Opep.

Comme parade à cette situation, le secrétaire général de l'Opep Abdallah El-Badri, a indiqué que "l'organisation pourrait réduire sa production de production pétrolière, de 500.000 barils par jour, à 29,5 millions". Ce qui a déjà eu comme conséquence de faire grimper hier mardi les cours coté à New York. 

En chiffre

Le Sahara Blend, le brut de référence algérien, a chuté de près de six dollars en août à 100, 86 dollars contre 106,74 dollars en juillet, impactée par une abondance de l'offre et une baisse de la demande de pétrole, selon les chiffres rendus publics mercredi par l'Opep.

En valeur, le Sahara Blend, considéré comme l'un des bruts les mieux côtés du panier Opep a perdu exactement 5,88 dollars en août, s'affichant également en baisse par rapport à la moyenne de prix enregistrée en 2013 à 108,35 dollars, a précisé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport mensuel publié mercredi à Vienne. Les 12 bruts de référence composant le panier Opep, ont perdu en août 4,86 dollars pour s'établir à 100,75 dollars, selon les mêmes chiffres.

Les prix du brut ont fortement dégringolé depuis juin, le Brent passant sous le niveau des 100 dollars le baril considéré comme idéal par les membres de l'Opep. La référence européenne du brut est même tombée lundi à un nouveau plus bas depuis juillet 2012, à 96,21 dollars le baril avant de rebondir mardi en fin d'échanges européens à  99,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.



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