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Le générique pas assez cher ?

Un séminaire sur le prix des médicaments en novembre


03 Octobre 2014 | 00:08
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Auteur : Amine Salhi


Lors de l’assemblée générale ordinaire des membres de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), tenue dernièrement a Alger la question du prix du médicament et celle du tarif de référence pour le remboursement par les caisses de sécurité sociale ont été au cœur des  préoccupations, nous a indiqué Dr Abdelouahed Kerrar, président de l’UNOP.
Ce dernier a averti que « les membres de l’UNOP commencent à s’inquiéter sérieusement de la spirale à la baisse des prix de leurs produits, qui constitue une menace latente pour la viabilité de leurs investissements ».
Il explique que cela parait d’autant plus « injuste » que ce sont les producteurs locaux qui ont, eux-mêmes, contribué à initier ce mouvement à la baisse en investissant fortement ce créneau et en mettant sur le marché des produits génériques efficaces et au prix plus abordable que ceux naguère proposés par les laboratoires étrangers.
Selon eux, si cette spirale n’est pas arrêtée, c’est leur existence qui serait remise en cause, avec comme conséquence un retour à la situation antérieure, avec un marché exclusivement dominé par les fournisseurs étrangers et des prix qui repartiraient alors à la hausse.
Selon Kerrar, cette même observation vaut pour le volet du tarif de référence servant de base au remboursement du médicament par les caisses de  sécurité sociale. Les membres de l’UNOP plaident ainsi pour la pérennité de ce système, d’autant que celui-ci n’a été mis en place que grâce au soutien actif des producteurs nationaux.
Ces derniers se plaignent néanmoins des changements intempestifs qui peuvent advenir jusqu’à plusieurs fois dans l’année pour un même produit. Ils plaident pour un tarif de référence stable et figé sur une durée minimale de cinq années, de sorte à donner une meilleure visibilité aux producteurs et aux investisseurs dans ce secteur industriel qualifié de sensible.

Il  a d’autres motifs d’insatisfaction dans le système actuel qui leur parait également injuste car cette contrainte du prix ne vaut que pour les produits fabriqués localement et les fournisseurs étrangers négociant leurs prix à l’occasion de l’enregistrement et, surtout, n’étant pas soumis à la contrainte du risque de change, puisque leur prix est formulé en devises étrangères.

La pénalisation du produit local est encore accentuée, selon cette source, par le fait que son prix est fixé en plusieurs étapes indépendantes, à savoir au moment de son enregistrement puis à l’occasion de la décision quant aux modalités de son remboursement par les caisses de sécurité sociale.
Comme, de plus, le temps de latence entre les deux décisions peut durer jusqu’à 18 mois, cela représente un poids financier extrêmement lourd pour un producteur qui, au préalable, est tenu de lancer sa fabrication, de déposer des échantillons de ses produits auprès des autorités et se retrouve ainsi quasiment « pris en otage » dans l’attente d’arbitrages administratifs aléatoires.

C’est dans ce contexte général et eu égard à l’extrême sensibilité de toutes ces questions que le Dr Kerrar a annoncé la tenue d’un séminaire sur la politique de prix des médicaments le 22 novembre prochain.

Pour les membres de l’UNOP, les deux administrations concernées, à savoir celle de la Santé (en charge de l’enregistrement) et celle du Travail et de la Sécurité sociale (en charge du remboursement) devraient assurer entre elles un minimum de coordination et prononcer une décision simultanée sur les deux volets. De la sorte, le producteur se trouvera fixé sur l’économie de son produit et sur son plan de développement au moment même où il lance sa fabrication, et plusieurs mois plus tard.



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