La Méditerranée devient ainsi un fossé qui divise et la France qui prendra la présidence du dialogue 5 5 en janvier 2015 n’est pas sûre de pouvoir reconfigurer les relations euro-méditerranéennes. Depuis 1990, les ministres des Affaires étrangères d’Algérie, du Maroc, de Tunisie, de Libye et de Mauritanie ainsi que ceux d’Espagne, d’Italie, de France, de Malte et du Portugal tentent de tisser des liens plus solides. Sans succès à cause des conjonctures des deux blocs comme la transition démocratique au Sud et la crise financière au Nord. Le Nord ne peut plus consacrer d’argent à cette institution.
D’ailleurs d’autres verrous existent selon des diplomates citant des tensions politiques et économiques car la France, l’Italie et l’Espagne ont posé des verrous aux produits agricoles et ils ne veulent pas des tomates marocaines et de l’huile d’olive tunisienne. La question migratoire est un autre problème. Ceci a fait que le dialogue au sein de cette enceinte est centré sur la lutte contre le terrorisme comme en témoigne le 5 5 de la Défense faisant passer le souci sécuritaire avant le développement économique et social.
Peut-être que si ces relations sont placées dans un contexte plus large comme l’UpM auraient-elles plus de chances de succès ?
Mais là aussi les problèmes en Libye, en Égypte et en Syrie hypothèquent à leur tour toute relance immédiate de cette institution.
Néanmoins, l’Algérie a toujours pris part aux rencontres de l’organisation au niveau ministétriel car des secteurs comme l’énergie, l’environnement et l’agriculture sont parmi ses centres d’intérêt. Il est même arrivé que le premier ministre Abdelmalek Sellal participe à des sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du dialogue 5 5 lorsqu’il est question de relance de la coopération euro-méditerranéenne, notamment dans les domaines de la sécurité et de l’économie.
Ce forum qui compte les dix pays de la Méditerranée occidentale a ainsi la lourde tâche de mettre en pratique les Déclaration de Barcelone de 1995 même s’il est constaté que 20 ans, les dirigeants sont toujours à la recherche des clés du succès.
Le processus de Barcelone a donné naissance à une alliance reposant sur les principes de l'appropriation commune, du dialogue et de la coopération. La déclaration de Barcelone, faite à l'issue du sommet constitutif, énonce les principaux objectifs de ce partenariat : construire ensemble un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée. Pour y parvenir, elle prévoit des actions dans les domaines politique, économique, financier, culturel et social. Euromed est fondé sur les rapports de paix entre ces États qui ont des intérêts communs ainsi qu'un long passé d'échanges mutuels. Au niveau économique, le processus visait l'instauration d'un marché de libre-échange dès 2010. Mais en 2005, l'immigration et la lutte contre le terrorisme sont devenus les domaines prioritaires du partenariat.