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Les économistes sont formels à propos des hydrocarbures

«Nos ressources s’épuisent»


10 Octobre 2014 | 14:11
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Auteur : Amine Salhi


 
 
Au moment où le prix du baril du pétrole oscille autour de 90 dollars, les économistes continuent de tirer la sonnette d’alarme sur les risques qui pèsent sur l’économie de l’Algérie. En effet, après Abdelatif Benachenhou, Abderahmane Mebtoul et Mourad Goumiri ou encore Abdelhak Lamiri, c’est au tour de Abdelatif Rebah, économiste, expert en énergie et auteur de plusieurs ouvrages sur les questions économiques en Algérie, d’évoquer dans cet entretien à une publication étrangère la problématique de la transition énergétique en Algérie. Il commence par annoncer que « nos réserves s’épuisent et leur taux de renouvellement ne suit pas le rythme des extractions.
Néanmoins le constat sur la fragilité de l’économie de l’Algérie est fait même par les gouvernants à l’image du ministre de l’Energie qui s’est alarmé récemment de la chute du prix du pétrole qui a baissé d’environ 15 % depuis juin dernier causant des énormes pertes pour les avoirs en devises de l’Algérie. Même la consommation interne a de la peine à être assurée.
La consommation énergétique de l’Algérie repose quasi entièrement sur les ressources fossiles et le solaire n’occupe qu’une place pratiquement nulle dans le bilan énergétique. La production d’électricité est assurée presque totalement à partir du gaz naturel et absorbe 40% environ de la consommation de cette énergie primaire. Le transport relève presque complètement du secteur routier, soit des produits pétroliers (et accessoirement gaziers), dont il absorbe 86% de la consommation nationale. Mais si l’Algérie veut continuer à exporter, il faut qu’elle trouve des alternatives au tout fossile au sein du pays car la croissance de la consommation croît de plus de 10 % rien que pour l’électricité produite à partir du gaz. Or, les hydrocarbures constituent la source quasi exclusive de financement de l’économie du pays. Un tel modèle de totale dépendance par rapport à des ressources réputées épuisables et non renouvelables n’est pas tenable et ne peu pas assurer l’avenir énergétique et économique de l’Algérie.
Les réserves s’épuisent et leur taux de renouvellement ne suit pas le rythme des extractions. Entre 2000 et 2010, les découvertes n’ont représenté que moins de la moitié de la production extraite du sous-sol saharien (taux de renouvellement : 46,36 %). Au rythme de production actuel, les réserves seraient consommées en vingt-cinq ans approximativement (soit à l’horizon 2040) s’il n’y a pas de nouvelles découvertes d’hydrocarbures et si les gisements sont exploités dans les mêmes conditions que celles prévalant actuellement sans amélioration donc du taux de récupération (25% pour le pétrole, 70% pour le gaz), selon Rebah.
 Mais selon Abdelmalek Sella, Premier ministre, il y a toujours le gaz de schiste pour remplacer gaz et pétrole.


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