Immense, héroïque, immortel, insatiable, les adjectifs ne sont pas assez nombreux pour décrire Roger Federer. Après avoir conquis le Masters de Cincinnati il y’à quelques semaines, le natif de Bâle s’est offert aujourd’hui son deuxième Masters 1000 cette saison. Le vingt  troisième de son incroyable carrière. Pour y arriver et ajouter le plus prestigieux tournoi Asiatique, le désormais dauphin de Novak Djokovic au classement mondial a dû batailler pour venir à bout d’un Gilles Simon en grande forme cette semaine. Roger a réalisé un match sérieux, très propre sans trop de fioritures. Le reste, c’est sa classe et son talent naturel qui l’ont fait. Des qualités qu’ils lui ont permis de se sortir d’une mauvaise passe car si Roger Federer incarne le talent pur, à 33 printemps, il a besoin de son expérience et celle-ci lui fut très utile pour cette partie notamment.

Oublier le récital et la leçon infligée à Novak Djokovic en demi-finale vingt quatre heures plutôt. Contre le Français Gilles Simon, Fed-Express se montre beaucoup moins brillant qu’il avait pu l’être face au joueur Serbe la veille. C’était certes un match différent, avec une rivalité et des forces en présences totalement différentes. C’est vrai, car sans vouloir lui manquer de respect, Gilles Simon n’est pas Novak Djokovic ou Rafael Nadal mais le Français a tenu tête au Suisse et l’a poussé dans ses derniers retranchements et si cette finale fut belle à voir, le mérite lui en revient également.

 Pourtant, lorsqu’on fait partie du cercle très fermé des phénomènes, de ces champions de niveau international qui ont peu d'égaux dans l'histoire du sport en général, parfois, il vous suffit juste de jouer à un niveau moyen pour remporter les tournois. C'est ce qui est arrivé à Roger Federer en finale du Masters de Shanghai 1000. Le Français Gilles Simon, qui, ce lundi fera son grand retour dans le top 20, a rendu les armes en un peu moins de deux heures (1h52m) en deux petits sets, tous deux conclus au tie-break (7-6,  7-6). Si la performance de Djokovic restera longtemps dans les esprits des supporters de l’Helvète. Celle contre Simon représente pour le Bâlois une journée pas vraiment stratosphérique, mais au cours de laquelle le Suisse a réussi à remporter une finale pour le moins que l’on puisse dire très compliquée. Federer est apparu en effet moins sûr et moins brillant que le joueur vu la veille contre Djokovic (36 fautes directes contre 21 coups gagnants, comme Simon), mais sa victoire est cependant tout à fait méritée. Les derniers points et les derniers échanges furent une pure merveille. Roger Federer a donc remporté tous les Masters 1000, seuls ceux de Monte Carlo et Rome sur terre battue manquent encore à son palmarès.

"Ça a été une semaine incroyable, au cours de laquelle j'ai été aussi très chanceux de sauver cinq balles de match lors de mon second tour contre Mayer- Federer l’admet volontiers après le match -. Je suis conscient du privilège d'être ici. Je félicite Simon, non seulement pour ce match mais pour sa semaine, et j'espère terminer l'année au mieux. Shanghai est le plus prestigieux tournoi en Asie et le gagner, cela signifie beaucoup pour moi ".