Accueil Politique Tous les évènements

Le verdict de leur procès sera prononcé demain

Contre-enquête de yagool sur l’affaire Mohand Kadi et Moez Bennacir


Manifestation pour la libération des deux jeunes

17 Mai 2014 | 10:10
shadow


Auteur :


Manifestation pour la libération des deux jeunes

Les deux jeunes sont actuellement à la prison de Sekadji. Ils attendent le verdict qui devrait tomber demain dans la matinée. Yagool a enquêté auprès des proches des deux prévenus et remonter leur emploi du temps et les véritables raisons qui les ont amené à se retrouver à la Place Audin, un certain 16 avril 2004. Contre-enquête.

 

Un numéro de téléphone dans un répertoire

 

Les proches et amis nient l’appartenance des deux jeunes à Barakat, dont le nom du coordinateur à Tizi-Ouzou, Boudjguellal Mohamed-Tahar, a été cité à plusieurs reprises pendant le procès des deux jeunes le 11 mai dernier.

Ce sont les appels téléphoniques entre Boudjguellal et Mohand et Moez que le tribunal présente comme preuves « d’inculpations » des deux jeunes. Contacté par Yagool.dz, Mohamed-Tahar nous a répondu à propos de sa relation avec les deux jeunes « Ils sont des amis à moi. On est dans la même association moi et Kadi, et Moez est un ami à Kadi et c’est comme ça que j’ai connu moi aussi Moez». Concernant les communications téléphoniques, il nous dira : « lorsque j’ai appris interpellation, j’ai essayé de les joindre pour savoir le commissariat où ils ont été conduits. Je savais qu’ils étaient à Alger pour un rendez-vous de demande de visa. Je l’ai appelé tous les deux». E d’ajouter : « Je connais bien Kadi, il est conscient et il ne va pas participer à une action avec un étranger ».

Pour la relation de Mohand Kadi avec le mouvement Barakat, Mohamed Kadi, le père de Mohand nous a déclaré «Je sais pertinemment que mon fils a un ami qui est membre de Barakat. Lui il est membre de l’association RAJ ». Pour la participation de son fils au rassemblement du 16, il nous a indiqué : « à mon avis, il n’a pas particip ».

 

Autres témoignages

 

Najah Bennacir, frère de Moez, présent en Algérie pour assister au procès de son frère, a nié, dans une déclaration à yagool.dz, la participation de son frère aux manifestations en Tunisie et aussi une quelconque appartenance à un mouvement ou organisation. « Il était en Algérie pour travailler […] le 16 avril il est allé déposer sa demande de visa et par malchance, il s’est retrouvé là-bas (A Audin, pendant la manifestation de Barakat, ndlr) », nous a déclaré Najah Bennacir.

Des dires confirmés par Adel Rn un ami à Moez Benncir qui nous a déclaré « j’ai connu Moez lors d’un voyage en Tunisie. Ils sont d’une sympathie et d’une gentillesse extraordinaire […] je ne pense pas du tout qu’il ait participé à ce rassemblement vu que même en Tunisie il ne s’intéresse pas à la politique. Il est en Algérie pour travailler et dans l’espoir d’aller en France pour subvenir aux besoins de sa famille.»

La mobilisation pour la libération des deux jeunes arrêtés à Alger en marge d’une manifestation de Barakat contre la candidature de Bouteflika pour un 4ème mandat, se poursuit toujours.

 

Mobilisation citoyenne

 

Rappelons qu’un collectif d’une trentaine d’associations algériennes, tunisiennes, marocaines, turques et françaises a organisé un rassemblement hier, vendredi 16 mai, devant l’ambassade d’Algérie en France, et cela pour « la libération de Mohand Kadi et Moez Bennacir » et pour « la liberté d'expression et de manifestation ». Des dizaines de citoyens ont pris part à cette manifestation pacifique.

Incarcérés à Serkadjid depuis le 16 avril 2014, les deux jeunes risquent une peine d’un an de prison ferme, requise par le parquet du tribunal correctionnel de Sidi Mhamed, le 11 mai dernier. « Nous, associations algériennes et tunisiennes de l'émigration en France – et les associations et partis qui sont solidaires –, dénonçons cet arbitraire caractérisé et ce déni flagrant du droit dont font preuve les autorités algériennes à l'égard de ces deux jeunes citoyens algérien et tunisien», lit-on dans l’appel au rassemblement.

Les signataires de l’appel qui ont rappelé que « ni les services de sécurité, ni les instances judiciaires n'ont motivé, par des faits circonstanciés et caractérisés, leur incarcération suivie de leur inculpation», ont lancé un appel aux autorités algériennes « à leur libération immédiate et à la levée des accusations, infondées, qui pèsent sur eux. »

 

Madjid Serrah



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter