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Sauveur ou putschiste ?

Khalifa Haftar, nouvel arrivant sur la scène libyenne


Khalifa Haftar

18 Mai 2014 | 11:25
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Khalifa Haftar

Le chef d'une force paramilitaire s'est dit hier samedi 17 déterminé à poursuivre son offensive contre des milices islamistes à Benghazi (est), mais les autorités libyennes ont affirmé que son opération était une tentative de coup d'Etat.

Khalifa Haftar, un général à la retraite, a lancé vendredi matin à Benghazi, dans l'Est libyen une opération contre des groupes qu'il a qualifiés de "terroristes" dans cette ville considérée comme le fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées. Les affrontements ont fait au moins 79 morts et 141 blessés, selon un nouveau bilan donné hier dans la soirée par le ministère de la Santé.

Tripoli considère cette offensive comme "un agissement en dehors de la légitimité de l'Etat et un coup d'Etat". "Tous ceux qui ont participé à cette tentative de coup d'Etat vont être poursuivis par la justice", a averti le président du Congrès général national (CGN, Parlement). Une déclaration qui n’aura pas fait long feu.

A peine quelques heures après, en fin d'après-midi, un avion militaire a mené un raid contre un groupe d'ex-rebelles islamistes au nord-ouest de la ville. Ce raid a été mené malgré une décision de l'armée régulière décrétant une zone d'exclusion aérienne sur Benghazi et sa région, et menaçant d'abattre tout avion militaire survolant la zone.

 

Benghazi, une poudrière

 

Mais il n'était pas certain que l'armée dispose des moyens nécessaires pour faire se faire entendre… « L'opération va continuer jusqu'à purger Benghazi des terroristes » M. Haftar a démenti les accusations de « tentative de coup d'Etat ». « Notre opération n'est pas un coup d'Etat et notre objectif n'est pas de prendre le pouvoir », a-t-il dit à la presse. « Cette opération vise un objectif précis qui est d'éradiquer le terrorisme » en Libye, a-t-il dit. « L'opération va continuer jusqu'à purger Benghazi des terroristes », a déclaré M. Haftar.

Un porte-parole de la force de Haftar, le colonel Mohamed Hijazi, a demandé dans un communiqué aux habitants des quartiers de Guewercha (ouest) et de Sidi Fradj (sud) de partir, sans pour autant dire si une nouvelle attaque était envisagée dans ces banlieues considérées comme des fiefs de groupes islamistes. « Un homme fort qui pourrait enfin débarrasser le pays des groupes extrémistes ». L'opération de l'ex-général a été diversement perçue au sein de la population.

Des observateurs estiment qu'elle pourrait être le prélude à un coup d'Etat militaire et que l'objectif de Khalifa Haftar est de prendre le pouvoir. Mais certains Libyens voient en lui l'homme fort qui pourrait enfin débarrasser le pays des groupes extrémistes, face à des autorités de transition affaiblies et sous l'influence des islamistes.

 

Qui est Khalifa Haftar ?

 

Originaire de l'Est, Khalifa Haftar a fait défection de l'armée de Kadhafi à la fin des années 1980 et a passé près de 20 ans aux Etats-Unis avant de rentrer pour participer à la rébellion de 2011. M. Haftar, qui se présente comme chef de l'"armée nationale" et qui a bénéficié pour cette opération de la défection d'officiers et d'unités de l'armée ainsi que du soutien d'avions et d'hélicoptères de combat, semble agir de sa propre initiative.

L'armée régulière, qui n'est toujours pas opérationnels trois ans après la révolte, a démenti toute implication dans les affrontements. Dans une vidéo publiée sur Internet en février, M. Haftar avait annoncé une "initiative" prévoyant la suspension des autorités de transition. Cette déclaration avait été considérée par certains responsables libyens comme une tentative de coup d'Etat.

 

Iles Sad



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