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Ouyahia, les chiffres et la photo de famille


20 Mai 2014 | 14:47
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Que reste-t-il à Ouyahia pour lancer son dialogue ? Arithmétiquement, le directeur de cabinet du président de la République a encore de la marge. Calculons donc ses chances de remplir un plan large d’une caméra de télévision. Il y a les quatre formations qui siègent au gouvernement. La FLN, le RND, le MPA et TAJ n’ont d’ailleurs pas attendu que retentisse la sonnerie pour installer leurs « équipes d’experts », spécialement chargés d’éplucher les propositions de la commission d’experts (ceux du président de la République) pour élaborer leurs propres visions des amendements constitutionnels.

En plus de ces contribution garanties, Ahmed Ouyahia dispose du « ok » d’une multitudes de petits partis politiques qui ont gravité autour de la planète « pouvoir » tout au long de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril dernier. Il serait très fastidieux d’en énumérer les sigles, un à un. Ils sont trop nombreux. Cela dit, leur nombre est estimé à une bonne quarantaine. Enfin, c’est le chiffre avancé par le patron de TAJ qui, dans une belle opération de com’ qu’on pourrait nommer : « c’est-moi-qui-en-fait-plus-que-tout-le-monde », a surpris ses alliés. Mais bon, les 40 partis de Ghoul n’étaient pas véritablement 40, quelques propriétaires de sigles avaient démenti avoir signé pour le président. Tant pis pour eux. Disons tout de même qu’à Sidi Fredj où le Ghoul national a réuni son petit monde, il y en avait un bon paquet.

Saupoudrez ce conglomérat politico-suiviste de quelques formations presque crédibles, puisque disposant de quelques représentations à l’intérieur du pays, à l’image du PT et du FNA, ainsi que de quelques personnalités nationales bien en vues, vous obtiendrez un beau petit tableau « correct ». Ouyahia fera le reste. Il saura trouver les équations mathématiques pour convaincre l’opinion nationale de la recevabilité du dialogue.

Il nous sortira ses éternels arguments chiffrés pour dire à haute voix ce qu’on ne verra jamais sur le terrain. Mais nous n’allons pas lui en vouloir, c’est son boulot et il faut admettre qu’il le fait bien. En tout cas du point de vue du pouvoir. Pour preuve, il n’a pas été chargé de conduire un dialogue impossible pour rien.

Ceux qui croyaient que le directeur de cabinet du président de la République se planterait, en auront pour leur frais. Et pour cause, pour ce dialogue précisément, le pouvoir ne se contentera pas de promouvoir ses sigles. Il fera en sorte de diaboliser les principaux contradicteurs à la démarche présidentielle. Il a, déjà, si bien réussi l’opération de diabolisation de Ali Benflis à la veille de la présidentielle, que la tentation de renouveler l’expérience à une plus grande échelle est trop forte.

Voilà pourquoi, le pouvoir n’a pas trop de bile à se faire. L’opinion nationale est dans la poche. Et la crise de la légitimité alors ? Bof ! On verra dans cinq ans.

 

Saïd Boucetta



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Commentaires

  1. Mechakra Chaouki   20 Mai 2014

    Excellente lecture qui se suffit pour bien appréhender ce mandat présidentiel avec ou sans "l'élu"

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