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Réélection de Bouteflika à la tête de l’Etat :

Le pragmatisme américain et la realpolitik européenne


le président bouteflika

24 Avril 2014 | 08:35
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le président bouteflikaLes messages de félicitations adressés à Bouteflika à l’occasion de sa réélection pour un quatrième mandat ne pleuvent pas. C’est plutôt timide et froid du côté européen dont les pays sont guidés par les exigences de la realpolitik. Pour la Russie, cette continuité du pouvoir signifie une poursuite de la coopération technico-militaire avec l’Algérie, écrit le quotidien Kommersant proche du Kremlin. Le commerce d'armes fait partie des secteurs prioritaires pour la Russie et l'Algérie. En 2013, cette coopération a été évaluée à 1,9 milliard de dollars et depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999, 6 milliards de dollars de contrats d'armement ont été signés entre les deux pays. L’Elysée dans un communiqué laconique diffusé dans la soirée de l’élection, soit le 18 avril, n’a pas été plus loin que de « prendre acte » du résultat de l’élection. Les trois lignes du communiqué résument l’extrême gêne de Paris face à un pays avec qui elle entretient des liens économiques, politiques et historiques profonds. L’Union européenne tout aussi gênée par le score brejnévien de la réélection de Bouteflika n’a pas été non plus prolixe. Bruxelles qui a refusé d’envoyer des observateurs à cette élection, n’a pas manifesté d’enthousiasme. Enfin, reste la grande interrogation : pourquoi les Américains n’ont-ils pas encore réagi ? Tant que la Maison Blanche ne s’est pas prononcée, cela signifie que Washington ne cautionne pas cette élection. Pourtant, le secrétaire d’Etat américain a bien accepté de se rendre en Algérie et de rencontrer le président candidat en pleine campagne électorale. Pour certains, ce voyage était un blanc-seing américain pour Bouteflika. Or, un détail important est venu perturber cette visite. Le secrétaire d’Etat américain a dû annuler un dîner officiel organisé par les responsables algériens en son honneur pour rencontrer en privé, dans la soirée, l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali. Ce dernier, opposant au régime et contre le quatrième mandat, n’a pas servi à son hôte nocturne que de bons points sur le déroulement du scrutin. M. Kerry a dû se faire une certaine idée des tiraillements entres les dirigeants algériens. C’est en tout cas ce qui expliquerait ce long silence américain. Les rapports de ces derniers avec le régime algérien sont empreints de pragmatisme. Pour eux, l’Algérie joue un rôle-clé dans la stabilisation en Afrique du Nord et dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel. On attendait un communiqué ou une déclaration américaine, on reçoit un fax du Croissant Rouge Algérien annonçant que l’ambassadeur américain, Henry S. Ensher a rendu une visite à la structure de Saïda Benhabyles. Cette dernière s’est bien évidemment réjouie de cet honneur que lui a accordé le représentant de l’Oncle Sam. C’est déjà ça ! A.A

Adem amine

 



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