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Libye

Deux gouvernements, un même chaos


Les milices font la loi

30 Mai 2014 | 16:26
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Les milices font la loiRien ne va plus en Libye où la confusion continue à régner avec la recrudescence des violences et une toute nouvelle donne dans l'imbroglio politico-judiciaire dans lequel est plongé le pays. Il se retrouve aujourd'hui avec deux gouvernements sur fond de lutte d'influence entre libéraux et islamistes.

Deux gouvernements donc puisque le cabinet libéral sortant d'Abdallah al-Theni refuse - pour l’instant - de céder le pouvoir au nouveau gouvernement, élu lors d’un vote très contesté. Mercredi, Abdullah al-Thanni, a annoncé dans un communiqué qu’il maintenait son cabinet et s’en remettait à la justice pour déterminer s’il cédait le pouvoir au nouveau gouvernement d’Ahmed Miitig. "Partant de sa responsabilité historique, le gouvernement par intérim s'engage au respect total de toutes les décisions de la justice", selon le communiqué, évoquant les recours déposés par des députés contre l'élection d'Ahmed Miitig au Parlement.

Plusieurs députés libéraux ont en effet accusé les blocs islamistes d'avoir laissé le vote ouvert pour des retardataires après l'annonce du résultat, afin d'atteindre les 121 voix requises, alors qu'Ahmed Miitig n'avait recueilli initialement que 113 votes.

Plusieurs politiciens et groupes armés avaient déjà prévenu qu'ils ne cautionneraient pas un gouvernement formé par ce dernier, qui a reçu malgré tout dimanche l'investiture du Parlement. "Il ne s'agit pas d'un différend entre les deux gouvernements, mais d'un imbroglio au sein du CGN", a assuré Abdallah al-Theni, après la lecture du communiqué, invitant le Congrès "à faire prévaloir la raison" et à "se réunir pour trouver une sortie" à la crise.

 

Une nouvelle donne signée Haftar

 

Rappelons que ce virage qui fait sombrer dans le flou le pays a été amorcé suite à l’offensive lancée par le général à la retraite Khalifa Haftar le 16 mai dernier. Baptisée « opération dignité », cette dernière offensive a pour but officiel de « purger » le pays des « groupes extrémistes ».

Le général qui a reçu l'appui d'unités de l'armée, a lancé des raids aériens contre un camp de la Brigade des martyrs du 17 février, sans faire de victime. Cette brigade, formée par des ex-rebelles islamistes, est soupçonnée d'entretenir des liens étroits avec le groupe jihadiste d'Ansar al-Sharia.

Basé à Benghazi, cette milice avait menacé, mardi 27 mai, le général Haftar du même sort que le leader déchu Mouammar Kadhafi, mort en octobre 2011, peu après sa capture par les rebelles. Mohamed Al-Zehawi, chef d'Ansar Asharia à Benghazi, a accusé le général dissident d'être un "nouveau Kadhafi" et un "agent des renseignements américains". "S'il persiste à mener cette sale guerre, il risque de voir s'ouvrir les portes de l'enfer", a-t-il averti.

 

Iles Sad

 



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