Le Mouvement culturel berbère de Bejaia fait de l’officialisation de Tamazight son cheval de bataille dans une déclaration rendue publique hier le MCB de Bejaia déclare à la veille de la révision de la constitution et cinquante-deux ans après l’indépendance, la revendication pour un statut officiel de Tamazight est à la croisée des chemins.

Après le Printemps Berbère de 1980, le soulèvement de la Soummam de 1981 et le printemps noir de 2001, « la langue ancestrale des Algériens n’a pas le statut qui lui sied de droit », ajoute le MCB. « Le pouvoir a fait une concession purement formelle à la contestation populaire, qui s’est réduite au fil du temps à une simple reconnaissance d’une légitimité patrimoniale », fait-il encore remarquer. «  Non ! Nous ne voulons pas d'une reconnaissance patrimoniale, "folklorisante" ; Tamazight et l’amazighité sont un fondement de l’identité algérienne », assène-t-il avant de rappeler que tamazight n’est pas soluble dans les subterfuges du pouvoir central.

 « Le fait que Tamazight ait résisté et résiste encore à la répression, aux manœuvres permanentes de neutralisation et de récupération, c'est une preuve que tamazight n’est pas soluble dans les faux-semblants et les pseudo-réponses du pouvoir. La reconnaissance de la langue amazighe en tant que langue officielle, au même titre que la langue arabe, est une condition sine qua non de la stabilité de l’Algérie », souligne les animateurs du MCB de Bejaia.

Tout en interpellant le pouvoir central sur la nécessité d’officialiser Tamazight, le PCB juge que «plus que jamais, la non officialisation de l’identité et de la langue amazighes sera inévitablement tenue par les algériens comme un déni de justice, d’humiliation et de mépris ».

De ce fait, « le pourvoir dans son entêtement, est seul responsable et artisan du disloquement programmé de la nation », estime le MCB qui  appelle aussi les partis politiques, la société civile et autres personnalités nationales à s’impliquer sur la question. « Le Mouvement Culturel Berbère appelle toute les forces démocratiques de l'Algérie, les partis politiques, les associations et les personnalités politiques qui, par le passé récent, ont revendiqué publiquement l’officialisation de la langue amazighe, à respecter leurs engagements à la faveur de cette échéance prochaine qu’est la révision de cette loi fondamentale. Qui ne dit mot consent désormais ! ».

En outre, tout en réitérant sa détermination à militer par voies pacifiques, pour l’officialisation de Tamazight, quelques soient les difficultés, aux côtés de toutes les forces positives, le MCB-Bgayet prévoit  des meeting de sensibilisation sur tout le territoire de wilaya sanctionnés par un rassemblement le 14 juin prochain à partir de 11h à la placette Said Mekbel pour la liberté de la presse.

 

Salim S