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Parcours d’un Jihasiste Français

Mehdi Nemmouche, le nouveau Merah


02 Juin 2014 | 12:14
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Un Français de 29 ans, Mehdi Nemmouche, a été arrêté vendredi à Marseille dans le sud de la France, lors d'un contrôle douanier inopiné à bord d'un bus en provenance de Bruxelles. Alors qu'il était en possession d'une Kalachnikov et d'un revolver et qu'il était fiché par les services de renseignement intérieur pour s'être rendu en Syrie en 2013, les enquêteurs ont rapidement fait le lien avec la tuerie du 24 mai à Bruxelles, qui a fait trois morts et un blessé qui est encore entre la vie et la mort.

Après une enfance difficile et un plongeon dans la petite délinquance à l'adolescence, le suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, a sombré dans l'islam radical, lors de séjours en prison. Le profil de Mehdi Nemmouche, né le 17 avril 1985 à Roubaix (nord de la France), offre des similarités avec celui de Mohamed Merah, le jihadiste qui a tué quatre juifs dont trois enfants et trois militaires dans le sud-ouest de la France en 2012: lui aussi ayant commencé par de la petite délinquance avant de monter en puissance après sa radicalisation.

"Délinquant multirécidiviste", Mehdi Nemmouche a été condamné à sept reprises, la première fois en janvier 2004 par le tribunal des enfants de Lille (nord) pour vol avec violences, et incarcéré cinq fois, a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins.

 

Radicalisation

 

C'est lors de sa dernière période de détention, dans le sud de la France, entre 2007 et 2012, que le suspect, qui apparaît sur une image les cheveux noirs coupés courts, avec une fine moustache, une fine barbe et un physique corpulent, s'était "illustré par son prosélytisme extrémiste, fréquentant un groupe de détenus islamistes radicaux et faisant des appels à la prière collective en promenade", a expliqué le procureur.

"Trois semaines seulement après sa libération", le 4 décembre 2012, Mehdi Nemmouche se rend en Syrie, où il a passé "plus d'une année" avant de "brouiller les pistes" sur le chemin du retour en Europe, a poursuivi le magistrat. Sa famille, résidant dans le quartier sensible de La Bourgogne à Tourcoing (nord), classé en zone de sécurité prioritaire (ZSP), n'était plus en contact avec lui "pendant toutes ses années de détention".

"C'est lui qui ne voulait pas donner de ses nouvelles, il ne voulait pas nous causer de problèmes", a expliqué l'un des membres de sa famille, sous couvert de l'anonymat. "Quand il est sorti (de prison, fin 2012), on a eu la surprise de le revoir. Il nous a semblé normal, comme d'habitude, en bonne santé. Il est passé faire un petit coucou et on ne l'a plus jamais revu", a également témoigné l'une des tantes de Mehdi Nemmouche.

Lors de sa garde à vue débutée vendredi, il s'est "dit sans domicile fixe, vivant en Belgique, notamment de vols et de vols de voitures", selon le procureur de la République de Paris, François Molins.

Les raisons d’une dérive

Son ancienne avocate, Me Soulifa Badaoui, évoque que dans le quartier où il a grandi, il y a "beaucoup de chômage, des jeunes qui sont un peu désespérés (...) et qui ne trouvent pas de solutions à leurs problèmes". En 1995, dans la commune voisine de Roubaix, l'une des plus pauvres de France, dix hommes (dont neuf ayant combattu en Bosnie centrale aux côtés d'islamistes arabes et afghans lors de la guerre d'ex-Yougoslavie) avaient formé le "gang de Roubaix", auteur de deux braquages en février-mars 1996, ainsi que d'une tentative d'attentat à la voiture piégée devant le commissariat central de Lille, le 28 mars 1996.

  

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