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Réforme du Code du travail

L’autre « guerre » qui risque de fissurer le pacte de croissance


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24 Avril 2014 | 17:09
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L’actuelle législation du travail, favorable aux travailleurs, est régulièrement critiquée par le patronat. Le gouvernement qui accepte le principe de la réformer est pressé par les employeurs d’engager le processus dans le sens d’une flexibilité du travail pour, disent les patrons, « mettre le Code du travail en phase avec l’économie de marché ». C’est là, l’un des principaux messages de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA).Cette organisation patronale défend le principe de la contractualisation. Les patrons ont déjà, sous le bras, un document contenant des propositions au gouvernement.

Optant pour un profond amendement du Code du travail, les représentants des employeurs n’ont de cesse de souligner que la flexibilité de l’emploi et la contractualisation sont des éléments fondamentaux dans ce code surtout dans un contexte d’économie de marché.

Ceci dit, il semble clair que le patronat n’adhère pas à l’actuelle légalisation en matière de relation du travail. Il est aussi évident que beaucoup d’employeurs passent outre les textes de loi régissant les rapports avec leurs employés en soumettant ces derniers à leurs propres régimes en termes de charge de travail, de congés payés et autres.

 « Patrons voyou »

Les organisations patronales qui condamnent le comportement de ces « patrons voyous » rejettent la responsabilité du contrôle sur les instances de l’Etat. Dans ce débat qui n’en est pas encore véritablement un, les travailleurs qui exercent dans le secteur privé craignent beaucoup le concept de « flexibilité », synonyme pour eux, de perte de droits. « Déjà qu’avec cette législation, on arrive à peine à avoir nos droits, qu’est-ce que ça sera si le patron prend le droit de licencier à tort et à travers », s’emporte un travailleur qui a fait toute sa carrière dans le privé.

Ces travailleurs et tant d’autres critiquent la « mollesse » des fonctionnaires du ministère du Travail dans l’application de la loi. « Je connais plein d’amis qui travaillent depuis des années sans être déclarés au moment où leurs patrons ont des rapports réguliers avec les instances de l’Etat », renchérit un jeune maçon qui affirme ne s’être jamais fait rembourser ses médicaments, ni avoir pris un congé payé depuis qu’il a commencé à travailler.  

 Codifier les relations de travail

Sur un plan strictement procédurier, M. Habib Yousfi concède qu’une telle réforme « est un chantier énorme ». Il en veut pour preuve que le gouvernement doit « codifier » toutes les  relations du travail qui peuvent être nombreuses et complexes.

Rappelons que le département de Mohamed Benmeradi a bel et bien préparé un avant-projet de code de travail. Il sera soumis bien assez tôt au débat. Et là, nous verrons la solidité du pacte de croissance signé lors de la dernière tripartite. On voit mal, en effet, UGTA et patronat s’entendre, avec le sourire sur une nouvelle législation qui remettrait en cause les acquis sociaux des travailleurs.

 

Mourad SID-ALI



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