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l’EIIL, ces combattants en noir qui terrorisent… Al-Qaida

l'Irak sur les traces de la Syrie


13 Juin 2014 | 11:26
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Deux autres villes de la province de Diyala (Est) sont tombées dans la nuit aux mains des djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui continuent leur avancée éclaire. Il s’agit, selon des sources proches de la sécurité qui en faisaient état ce vendredi, de Saadiyah et Djalaoula, ainsi que plusieurs villages autour des monts Himrine, qui sert depuis longtemps de refuge aux militants.


Auteur : Iles Sad


A Djalaoula, les combattants kurdes (peshmergas) ont renforcé la sécurité des locaux des partis kurdes avant l'arrivée des insurgés dans la ville, mais aucun accrochage ne s'est produit entre les rebelles et les combattants kurdes. De la ville voisine de Moukdadia, l'armée irakienne a tiré à l'artillerie sur les deux localités, provoquant la fuite de plusieurs dizaines d'habitants vers Khanikin, près de la frontière iranienne. Selon les témoignages recueillis sur place par diverses agences, il n’y a pas de véritables "batailles", les djihadistes menant des raids éclairs en suivant les axes routiers que les forces gouvernementales ont évacués. 
Des raids menés à bord de véhicules 4X4, voire totalement civils, qui s’appuient aussi sur l’appui de certaines tribus sunnites qui rejettent le pouvoir de Maliki. C'est sans doute ce fait, selon les observateurs, qui explique, d'un côté la rapidité de l'action, de l'autre, que les forces gouvernementales n'aient pas voulu mener combat au milieu de populations sunnites globalement hostiles au pouvoir en place. 
Les autorités irakiennes se sont fait surprendre par la témérité des assaillants et se sont retirées sur des positions où des garnisons plus importantes sont installées. Même si les spécialistes affirment que l’armée irakienne actuelle « n’est pas très valable », l’EIIL pour sa part marque un  manque d’effectifs. S’il en a suffisamment pour maîtriser le territoire, il n’en a pas assez pour tenir des zones chiites, hostiles par définition. 
C’est pourquoi, selon ces derniers, son intention n’est pas de pousser au-delà des zones chiites. L’EIIL suivrait donc son ambition de créer un califat "islamiquement pur" dans la partie sunnite de l’Irak. Le nom même de l'EIIL est révélateur : l' "Etat islamique" d'Irak et du Levant. Pour son chef, Abou Bakr al Baghdadi (son identité serait Ali al-Badri), cet Etat a déjà une réalité qui couvre une partie de Syrie et d'Irak avec comme capitale Raqqa (Syrie). 
 

Rupture avec Al-Qaida

 

L’EIIL, issu de la frange la plus extrême d’Al-Qaida, n’a plus de rapports directs avec le groupe d’origine. Ce dernier est jugé trop "coulant" dans ses méthodes par les djihadistes actuellement à l’œuvre. Ajouté à cela un égo surdimensionné de son chef actuel qui se sent assez fort pour défier Al-Zawahiri. Il le considère comme un "intellectuel" bien à l'abri alors que lui est un combattant qui est parvenu à créer l'embryon du califat, ce qu'aucune branche d'Al-Qaida n'était parvenue à faire jusqu'à maintenant.
 
Crucifixions, décapitations et amputations 
 
Sur place des cas de crucifixions, décapitations et amputations ont été rapportés. Pour l’heure,  il est impossible de savoir le nombre de victimes de ces châtiments d'un autre âge. Ces mises en scène sont destinées à influer sur les populations en inspirant la plus grande crainte mais aussi, et peut-être surtout, à remplir les adversaires d'effroi. En effet, cela amoindrit d'autant les velléités de résistance. Les djihadistes ne manquent pas de "mettre en musique" les atrocités commises. Celles-ci sont commises, mises en scène et diffusées à des fins d’exploitation technique sur le terrain.

 



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