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Le paysage audiovisuel arabe n’est plus ce qu’il était

El Djazira, l’ombre d’elle-même


14 Juin 2014 | 06:54
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Née dans le tumulte de première la guerre contre l’Irak, El Djazira finira-t-elle son ascension dans le tumulte du second acte du printemps arabe ? Il est clair, en effet, à la vu des réactions des uns et des autres et surtout d’une bonne partie de la rue égyptienne et syrienne, que la chaîne ne fait plus l’unanimité.


Auteur : Mourad Sid Ali


Le foisonnement médiatique, dans son volet audiovisuel, que connait l’Algérie et d’autres pays touchés par le printemps arabe a fini par reléguer la chaîne numéro 1 au second plan. La demande d’information interne satisfaite par les nouvelles télévisions locales a fait perdre des millions de téléspectateurs à la chaîne qatarie.

Il faut dire que le traitement national des « malheurs des peuples » a mis l’ex-numéro Un des  télévisions arabes dans une posture très inconfortable. Elle n’est plus en odeur de sainteté. Accusé de tous les maux, la chaîne, jadis la plus suivie par les musulmans du monde, perd des espaces d’expression, les unes après les autres.

Son engagement contre les régimes arabes déchus par les « révolution » était le début de la fin de ce qu’on pourrait qualifier d’une aventure audiovisuel unique en son genre dans le monde. EL Djazira a pris partie, monté des scénarios invraisemblables pour agir sur l’opinion poursuivant un but politique évident, celui de l’Emirat du Qatar et bien entendu des occidentaux.

 Au point d’ailleurs où tout le monde s’est rendu compte de la partialité de ses couvertures. Aussi, lorsqu’elle s’est mise à travailler ouvertement en faveur des frères musulmans, les laïcs égyptiens où se recrutent beaucoup d’hommes de médias, ont mis le hola et manifesté leur désapprobation à l’endroit de la chaîne.

Le soutien apporté par les professionnels des médias égyptien à la décision des nouvelles autorités d’interdire à cette chaîne d’exercer sur le sol égyptien, met à nu la stratégie d’EL Djazira qui ne pourra désormais plus parler de déni de liberté d’expression.

Sa couverture biaisé du conflit syrien lui a valu, au final, une détestation d’une grande partie de l’opinion arabe, horrifiée de constater que la chaîne soutient des criminels sanguinaires.

Le coup est fortement senti à l’intérieur même de cette chaîne qui a vécu des démissions en cascade. La principale raison : protestation contre la manipulation des images dont se rendent coupables les responsables de ce média.

El Djazira  perd de son aura. C’est certain. Finira-t-elle comme une petite chaîne sans influence, face à la rude concurrence des nouvelles chaînes nationales en Irak, en Tunisie, en Algérie et dans d’autres pays où elle fut la télévision la plus regardée ? La réponse est sans doute « oui ».



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