La visite de Abdelmalek Sellal à Ghardaïa ne peut se limiter à une simple visite d’un Premier ministre dans une wilaya du pays. Elle répond à un souci plus grand engagé par le pouvoir depuis la réélection du président Bouteflika. C’est là une action à ne pas dissocier de tout ce qui a été entrepris ces dernières semaines. Il s’agit pour le pouvoir de démonter clairement par les faits et sur le terrain qu’il est prêt à honorer toutes ses promesses faites lors de la campagne électorale.

Cette visite figurait parmi ses promesses et elle a été honorée. La révision de la Constitution aussi faisait partie de ces promesses et elle est en train d’être honorée. Idem pour la relance économique, et le plan du gouvernement présenté par Sellal devant le parlement, s’y engage. La grande opération de relogement lancée à travers toutes les wilayas du pays y était aussi et elle est mise en œuvre aujourd’hui.

Ce souci du pouvoir à honorer ses engagements renseigne sur le nouveau virage pris par les pouvoirs publics à changer de politique et de stratégie pour répondre aux attentes des citoyens. Le pouvoir change ainsi de fusil d’épaule et opte pour une nouvelle stratégie lui permettant de tenir encore les reines du pays, mais avec des procédés qui n’ont rein à voir avec ceux qu’il a utilisé jusqu’alors.

Le pouvoir en place a fini par saisir qu’il ne peut brider éternellement l’opposition et décide de la devancer sur son propre terrain, à savoir une gestion plus démocratique de la chose publique et un engagement sans faille pour les intérêts suprêmes du pays et non de clans et de castes qui n’ont que trop sévi dans le pays.

Mais ce changement dénote aussi une certaine peur de ce même pouvoir face à une montée certaine de l’opposition qui a réussi à s’unir et dépasser ses petites querelles pour se placer en vrai contre- pouvoir et, pourquoi pas, totalement chambouler la donne dans laquelle s’est figée l’Algérie depuis son indépendance.

Indéniablement, quelque chose de profondément nouvelle est en train de s’installer dans notre pays. Et c’est tant mieux, tant que ce changement se fait sûrement et sans violence contrairement à plusieurs pays arabes.