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Constitution, transition et réhabilitation de l’ex-FIS

Les contradictions d’Ahmed Ouyahia


20 Juin 2014 | 15:15
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« On cherche un consensus, mais selon notre feuille de route ». C’est le principal message adressé par le Directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia lors d’une conférence de presse animée, aujourd’hui 20 juin à Alger.


Auteur : Saïd Rabah


Fidèle à lui-même, l’ancien Premier ministre s’emmêle les pinceaux sur pratiquement tous les sujets abordés lors de ce rendez-vous. A commencer par l’attitude du pouvoir face aux démarches de l’opposition. En effet, Ahmed Ouyahia dit « non à la transition » et invite, par la même occasion, l’opposition à venir négocier avec le pouvoir.

Sur ce point, le directeur de cabinet de la présidence énumère un chapelet de divergence entre le pouvoir et l’opposition, réunie le 10 juin dernier à Zeralda. Selon lui, le pouvoir n’est pas d’accord avec le constat de l’opposition qui affirme que « l’Algérie est en crise ». Il n’est pas d’accord aussi sur les priorités classées par l’opposition et même sur la méthode. « La transition défendue par les boycotteurs des consultations est un choix entre eux et le peuple algérien souverain et non pas seulement entre eux et le président de la république », explique-t-il.

 

Duplicité

Ahmed Ouyahia s’oppose également à l’organisation des conférences nationales « que l’Algérie avait connu par le passé ». Les contradictions d’Ouyahia commencent après avoir opposé un niet catégorique à toutes les démarches de l’opposition. Juste après avoir terminé sa plaidoirie en faveur des consultations sur la révision de la constitution, il affirme que toutes les rencontres de l’opposition sont les bienvenues pour le pouvoir.

« L’essentiel est qu’elles respectent les lois de la République et les constantes nationales », ajoute-t-il, invitant ensuite à l’opposition à venir dialoguer avec le pouvoir, sans pour autant abandonner ses points de vue.

Regrettant que des partis d’opposition aient décliné son invitation, Ahmed Ouyahia, qui affirme que le pouvoir « est à l’aise », tente de réduire la représentativité de cette opposition qui rejette la démarche du pouvoir en livrant ses propres chiffres sur le poids de chaque parti.

 

Ménager les Salafistes ?

Selon lui, ceux qui ont répondu à son invitation, en majorité des partis du pouvoir et ses organisations satellites, représentent plus de 98% dans les assemblées élues. En somme, Ahmed Ouyahia écarte la participation du pouvoir aux conférences de l’opposition, y compris à celle du FFS, dont il a salué la participation à cette démarche de consultations. Une manier, pour lui, de dire que le pouvoir n’accepte pas l’opposition, sauf si elle intègre sa démarche.

Revenant sur les invitations des anciens dirigeants du FIS, dont El Hachemi Sahnouni et Madani Mezrag, l’orateur commence d’abord par défendre les deux hommes, promus « au rang de personnalités nationales ». Il rappelle leurs positions et leur bénéfice des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation. Au même temps, Ahmed Ouyahia soutient qu’il n’y aura pas de « retour du FIS » et « que l’idée de l’amnistie générale est une fumisterie politique ». Mais le directeur de cabinet de la présidence esquive la question sur un éventuel retour du FIS, sous une autre appellation. « On ne peut pas nier que le courant salafiste existe », déclare-t-il.  



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