Accueil Politique institutions

Alors qu’elle est "dangereuse" dans le discours de l’opposition

La transition a cours au sein même du système


21 Juin 2014 | 10:45
shadow

Le quatrième mandat de Bouteflika, maladie ou pas, devait mettre en orbite Ahmed Ouyahia, dans une logique de transition au sein même du système.


Auteur : Mourad Sid Ali


Longtemps confiné à des missions strictement administratives depuis le départ de Larbi Belkheir, la fonction de directeur de cabinet à la présidence de la République revient au devant de la scène nationale, à la faveur de la nomination de Ahmed Ouyahia.

Il est en effet, entendu que l’homme qui a quitté toute fonction gouvernementale et partisane, ces dernières années, ne pouvait pas rester trop longtemps loin des arcanes du pouvoir. On ne peut objectivement pas s’effacer aussi facilement lorsqu’on on a été un personnage central pendant près de deux décennies. Cela pour dire que le retour aux affaires d’Ahmed Ouyahia n’est pas étonnant pour nombre d’observateurs de la scène nationale.

Ce retour ne doit pas être inscrit dans le cadre du long feuilleton que joue l’ancien Premier ministre depuis son fameux discours télévisé où il a débuté sa fonction de chef du gouvernement avec des coupes sur les salaires des fonctionnaires.

Ouyahia se place, cette fois, au dessus des « missions casse-cou » et des décisions impopulaires. A travers ses nouvelles fonctions, il incarne purement et simplement le consensus que cherchent les tenants du pouvoir depuis longtemps déjà.

Tout le monde aura compris que sa présence à la présidence de la République ne relève ni du hasard, ni de l’habillage politique ou clanique.

La mission de consultations pour la révision de la Constitution qu’il mène pour le compte du président de la République le place, de fait, au centre des enjeux de l’heure. Le signale est on ne peut plus clair et Ahmed Ouyahia l’a encore bien mis en évidence, lors de la conférence de presse qu’il a animé hier. Le directeur de cabinet à la présidence de la République a distribué les cartons rouges et jeunes, de même que les bons points.

Est-ce à dire que son poids au sein du pouvoir est si important ? La réponse ne peut être que positive. Il a gravit tous les échelons, jusqu’au sommet de la pyramide, avec cette fois l’avantage de d’agir sur la scène de derrière le rideau. De là à le comparer au défunt Larbi Belkheir, il n’y a qu’un pas que beaucoup d’observateurs n’hésitent pas à faire.

Président de fait, vice-président en devenir ou tout puissant directeur de cabinet selon la tradition algérienne, cela ne fait pas une grande différence. Ce qu’il y a à retenir, c’est que le quatrième mandat de Bouteflika, maladie ou pas, devait mettre en orbite Ahmed Ouyahia, dans une logique de transition au sein même du système.

Cela pour dire que cette transition qu’Ouyahia interdit à l’opposition est mise en œuvre par le pouvoir lui-même. L’ancien Premier ministre en est l’un des principaux bénéficiaires, en attendant la suite. Celle-ci interviendra lors de la passation formelle du pouvoir…



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter