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Grande distribution

A-t-elle un avenir en Algérie ?


25 Juin 2014 | 13:30
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Avec à peine 2% de parts de marché, la grande distribution version algérienne peine à s’imposer dans un marché dominé par le commerce de proximité, mais aussi informel… Mais est-ce une surprise ?


Auteur : Iles Sad


Hier mardi, c’est à Oran que ce sujet à été débattu à l’occasion d’un colloque international sur "les services et distribution dans les pays émergents". Une occasion pour les participants de s’interroger sur la place que doit occuper la grande distribution sur le marché et ce par rapport à la concurrence que lui livrent le commerce de proximité et le commerce informel.

« Même si la place de la grande distribution reste marginale avec un taux de 2 %, elle présente, toutefois, des potentialités de développement pour son émergence », a estimé Fawzi Ghidouche, maître de conférences à l’Ecole des hautes études commerciales d’Alger.

Pour lui cela ne saurait cependant se faire qu’avec « des investissements des acteurs et des enseignes qui se déploient sur le marché ». Le conférencier indiquera enfin que des stratégies de développement axées sur le "multi-format" (plusieurs formats de magasins) sont nécessaires pour l’émergence de la grande distribution tout comme la révision de la pratique des prix de ventes…

C’est grand, c’est beau, c’est… cher

« Au début on y va par curiosité. C’est grand, c’est beau. Mais en termes de prix, on se demande parfois à qui s’adressent ces enseignes. On a finalement vite fait de s’en détourner par le simple fait qu’in fine la promesse principale, qui consiste à offrir des produits à des prix concurrentiels, n’est pas honorée ».

C’est ce que nous confie une mère de famille au sortir d’une grande surface dans la capitale. « On finit par venir ici juste pour se dégourdir les jambes et se promener en achetant quelques bricoles. Sinon pour le  gros des achats je ne vous cache pas que je les fais ailleurs », ajoute-t-elle. Et ce constat semble partagé par nombres de mères et pères de familles rencontrés sur place. « C’est dommage. On aimerait bien sur pouvoir tout acheter sur place. Mais parfois on a vraiment l’impression que ceux qui sont en charge de ces établissements n’ont aucune idée de qui forme le gros de leurs clients », résume Mohand, retraité de la SNTF, au retrait dans sa voiture avec ses deux petits enfants et leur grand-mère.

« Imaginez-vous qu’à l’intérieur (dans la grande surface), une glace (une boule à un parfum) servie dans un petit gobelet en plastique, coûte 150 Da ! », nous lance-t-il. Et d’ajouter : « une glace que vous pouvez trouver dans n’importe quelles crémerie ou épicerie à Alger à 40 Da et avec autant de parfum que vous voulez ». 

Que vous soyez à l’est, à l’ouest, au nord ou au sud d’Alger, ils sont nombreux à nous faire ce constat : « ces établissements ne connaissent pas leurs clients ». « Ou peut-être ont-ils choisi d’adopter une politique d’écrémage dans leurs stratégie commerciale », nous confie Amel, jeune économiste, qui s’interroge tout de même sur l’efficacité de ce type de stratégie à long ou même à moyen termes pour ce type d’établissement.



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