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Mustafa Bouchachi l’a affirmé à l’occasion de la journée internationale contre la pratique

« La torture existe en Algérie et l’absence de contrôle l’a favorisée »


25 Juin 2014 | 15:55
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La torture existe toujours en Algérie. Ce crime est favorisé par l’absence de mécanismes habilités à contrôler ce genre de dépassements. C’est ce qu’a dénoncé, aujourd’hui 25 juin, Me Mustafa Bouchachi, avocat et ancien député à l’APN.


Auteur : Saïd Rabah


Intervenant lors d’une conférence de presse-débat organisée par la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), à l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, coïncidant avec le 26 juin de chaque année, l’avocat a présenté d’abord le contexte de général qui a conduit à l’institutionnalisation de cette journée, la prise en charge de cette question au plan international et la situation en Algérie.

 « La torture comme moyen d’avoir des informations et des aveux existe toujours en Algérie. Elle moins fréquente depuis l’abrogation de l’état d’urgence en 2011, mais elle fait toujours des victimes», précise-t-il.

Selon lui, la pratique est favorisée par l’absence de mécanismes de contrôle des services de la police judiciaire chargés d’effectuer les arrestations des accusés et des prévenus. « Ce qui est désolant, c’est qu’il n’y a pas de mécanismes pour contrôler ce genre de dépassements. Cela, parce que la justice algérienne n’est pas indépendante », soutient-il, en rappelant sa tentative d’élaborer une proposition de loi à l’APN pour amender le code pénal algérien.

 « Ma proposition tend à permettre aux avocats d’assister leur clients dès l’arrestation. Mais la proposition n’a pas vu le jour », déplore-t-il, en citant des cas de torture enregistrée qui échappent, souvent, au contrôle du parquet général. « La police judiciaire agit sans aucun contrôle », lance-t-il.

«Afin de mettre un terme à ce problème, il faut même en place des lois et des législations qui donnent le droit aux accusés et les prévenus de recevoir la visite familiale,  d’entrer en contact avec son avocat et de ne pas faire de déclaration sans la présence de la défense. Il faut aussi une volonté politique et une séparation des pouvoirs », ajoute-t-il, insistant sur la sensibilisation du citoyen.

Le stress post-traumatique des disparitions forcées

Cette conférence a été également une occasion pour traiter la question des disparitions forcées durant la décennie noire et son impact sur les enfants des victimes. Considérées comme une forme de torture, les disparitions forcées, estime Benlatreche Ouassila, chercheur en psychologie à Constantine, ont impacte dévastateur sur la société et sur les générations future.

 « Les enfants des victimes d’enlèvements ayant assisté au scène de kidnapping de leurs parents développent des troubles psychologiques inquiétants. Cela est apparu après 15 ans. Au niveau de Constantine, nous avons constaté que ces enfants manifestent beaucoup de troubles liés à ces scènes. C’est le stress post-traumatique », explique-t-elle.

 

Appelant à un sérieux de travail de recherche de prise en charge de cette génération d’adulte ayant actuellement entre 20 et 24 ans, la psychologue affirme que la violence actuelle est une conséquence de la décennie noire. « C’est une bombe à retardement qui risque d’exploser à tout moment, s’il n'y a pas une prise de conscience », indique-t-elle.



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