Acueil Commentaire Et si on foutait la… paix aux Palestiniens ?


Court-circuit

Slimane Laouari

Et si on foutait la… paix aux Palestiniens ?


  Slimane Laouari     laouarisliman@gmail.com

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Pour quelqu’un qui n’a pas vocation à s’émouvoir pour Gaza parce qu’elle est arabe et musulmane, pour quelqu’un qui ne s’est jamais fait d’illusion sur les « « arabes » et les « musulmans », pour quelqu’un qui n’a pas la passion de « partage » des photos d’enfants mutilés sur Facebook, pour quelqu’un qui ne croit pas que le monde est partagé entre les méchants juifs soutenus par les féroces occidentaux et le reste du monde, il est pénible de s’exprimer sur la question. D’abord parce que dans un espace à ce point encombré par les unanimismes, cela passera inévitablement pour une quête intéressée d’originalité, difficile à comprendre pour les plus sincères-ou moins hypocrites- d’entre ces « souteneurs » enflammés. Ensuite parce qu’il est toujours embarrassant de sortir d’autres injustices, d’autres raisons de s’indigner, quand il y en a une qui, par la force des choses occupe l’actualité du moment. Mais à contrario, on ne peut pas fermer les yeux quand il devient flagrant qu’une « solidarité cyclique » qui masque tant de lâchetés  quotidiennes ne peut pas aider au triomphe d’une cause. Surtout que, même « cyclique », elle ne coute rien à ceux qui l’expriment avec autant d’exubérance. Et ça donne ce que ça donne. Plus on est loin et à l’abri des douleurs palestiniennes, plus on  propose  les « solutions » les plus suicidaires. Parfois avec une arrière-pensée évidente qui déplace même le centre des « opérations » : on n’a pas (assez) de courage pour soutenir les islamistes- quand ce n’est pas carrément les terroristes- algériens, on soutient le Hamas palestinien même s’il a tué plus de… palestiniens que de soldats israéliens. On n’a pas le courage de s’opposer au régime de son pays, on s’en prend à l’autorité palestinienne pourtant partenaire incontournable et peut-être bien unique dans la quête d’une paix juste en Palestine. On ne peut (parfois) pas dire franchement sa haine du juif, alors on met la cause palestinienne entre les mains d’un bouffon antisémite du nom de Dieudonné. On ne peut pas dire que le Qatar finance le terrorisme dans tous les pays arabes embrasés, on lui reproche alors de ne pas aider les palestiniens. Et si la Palestine n’existait pas, est-ce qu’on serait encore capable de colère ? Et si, faute d’aider les palestiniens à avoir un état où vivre en paix, on leur foutait… la paix ?

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