«  J’ai beau cherché à déceler, dans les comportements des jeuneurs, des valeurs en rapport à celles prescrites dans le coran. Je n’en ai trouvé que le contraire ». C’est la sentence  d’un imam qui s’adressait aux fidèles réunis pour la prière de Tararawih.

Qu’est ce qui a donc poussé cet imam à un tel jugement ? Les réponses sont nombreuses et visibles partout, autant sur le plan vestimentaire que sur celui des habitudes alimentaires. Le constat est loisible. Dès que le mois de Ramadhan arrive, une certaine métamorphose se produit chez de nombreux citoyennes et citoyens. Cette métamorphose se traduit par des changements radicaux et de circonstances, qui n’ont de valeur que d’illustrer la méconnaissance de l’islam en tant religion de valeurs et particulièrement celles véhiculées par le mois sacré.

Que l’on juge ! Avec le ramadhan, certains se mettent à la prière qu’ils abandonnent aussitôt le mois fini.  On change sa tenue moderne pour une gandoura traditionnelle. On exhibe son tapis de prière.  On s’empiffre et on s’engraisse allègrement et surtout dépense jusqu’à s’endetter et on gaspille beaucoup plus.

Autant de comportement décriés par l’islam mais qui, force est de constater, refont surface à chaque ramadhan comme si, sans ces comportements ostentatoires, on n’est pas un musulman. L’exhibitionnisme est tel que cela se traduit négativement sur le civisme des uns et des autres. En fait il y a peu de piété.

« Avant, la ramadhan n’était pas vécu dans ces conditions », raconte ami Salah. « Les gens vivaient leur religion normalement comme le restant des jours de l‘année. Même la solidarité se faisait dans la discrétion », souligne-t-il. « Aujourd’hui c’est à qui criera plus forte qu’il a ouvert un restaurant de la Rahma ou qu’il a fit don à une association », regrette-t-il.