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Les rassemblements de protestation des mozabites ce matin à Bejaia

Les mozabites expriment leur indignation


14 Juillet 2014 | 13:51
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La communauté Mozabite de Bejaia n’est pas restée en marge de la situation qui s’empire dans la région de la vallée du M’Zabe ces derniers mois. Alors qu’une deuxième victime est enregistrée depuis le début du mois, l’indignation prend forme un peu partout dans le pays. Les grandes villes d’Algérie vivent au rythme de rassemblements de protestation. La ville de Bejaia était ce matin de celles là.


Auteur : Salim S.


Les mozabites de Bejaia soutenus par quelques militants de droits de l’homme et du mouvement culturel berbère ont criée haut et fort, hier sur la place de la liberté (Saïd Mekbel), leur ras-le-bol de voir leur frères et sœurs martyriser impunément. Ils étaient une centaine à dénoncer  « l’insécurité » qui règne à Ghardaïa. «Non à la politique du racisme», « le président de la République est-il au courant de ce qui se passe à Ghardaïa ?», « Ghardaïa brûle », se sont les slogans secondés par les protestataires qui ont appelé les autorités publiques à trouver des solutions fermes pour la crise à Ghardaïa.  
Face à l'enlisement de la situation à Ghardaïa, qui se singularise par des violences et d'affrontements entre les Mozabites et les Arabes depuis plusieurs mois, les mozabites de Bejaia ne veulent pas rester inactif d’autant plus que leur communauté venait d’enterrer un des siens, deuxième victime depuis le début du mois de Ramadhan. Se disant victimes d'un complot visant son extermination, cette communauté est gagnée par le sentiment de peur, d'injustice et de frustration. Les citoyens qui se sont déplacés, hier, à la place de la liberté exigent, en effet, d'assurer la sécurité des Mozabites à Ghardaïa et demandent à l'Etat d'assumer ses responsabilités et de tenir les promesses faites par ses représentants.
 « Notre première et importante revendication c’est l’application des lois de la République sur toutes les personnes qui sont impliquées dans les actes de violence à Ghardaïa », a affirmé, hier, un représentant de la société civile Mozabite.  
 La montée au créneau des Mozabites à travers tous le pays trouve sa raisons d’être La goûte dans l’assassinat d’un jeune de 17 ans au quartier «Bouhraoua», sis à quelques encablures de la RN1. Alors que les autorités affirment que le jeune est décédé suite à un accident de la circulation routière, les Mozabites assurent qu’il s’agit d’un acte criminel. « C’est honteux que le wali prétende que le jeune est décédé suite à un accident de la circulation », a-t-il martelé dénonçant, avec force, la continuation des actes de violence qui engendrent plusieurs morts et blessés, et de grandes pertes matérielles à Ghardaïa. « On vit la peur au ventre. On appelle à la concrétisation des promesses faites par le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales concernant le rétablissement de la sécurité à Ghardaïa », a plaidé un protestataire. Certains protestataires, dont l'indignation se lit sur les visages, n'ont pas hésité à accuser les services de sécurité déployés à Ghardaïa, notamment les gendarmes, de complicité dans les attaques contre les Mozabites, leurs habitations et leurs commerces. «Les membres de la communauté arabe chaâmba sont jaloux de nous. Ils nous détestent à cause de nos valeurs qui sont le travail accompli et la solidarité entre nous», explique un manifestant, dénonçant l'aide apportée par les gendarmes à ces Arabes.
La société civile Mozabite a tenu à afficher ses craintes quant à la persistance de cette crise qui n’arrive toujours pas à trouver son dénouement, depuis l’année précédente. « Cette crise peut avoir d’autres dimensions plus dangereuses, et toucher d’autres wilayas du pays », a-t-il encore souligné. En effet, à travers ces actions de protestation, la société civile Mozabite cible à sensibiliser l’opinion publique sur « la réalité » de ce qui se passe à Ghardaïa. « On veut faire écouter la voix de Ghardaïa », a lancé notre interlocuteur. Ce dernier a fait état de trois autres rassemblements de protestation qui ont eu lieu, avant-hier, dans les wilayas de Batna, Annaba et Sétif et hier à Alger. « Tant que la crise continue à Ghardaïa, on ne va pas cesser d’organiser des actions de protestation », menace les manifestants avant de se disperser dans la calme . 
 


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