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Marché de l’immobilier

Quatre transactions sur cinq se font au noir


15 Juillet 2014 | 09:31
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le président de la FNAI souligne que deux ou trois intermédiaires peuvent se relayer sur un même produit immobilier et provoquer artificiellement une surenchère des prix dans le seul souci d'un gain plus important.


Auteur : Iles Sad


Les prix de l'immobilier flambent à Alger et dans toutes les grandes villes du nord du pays. Et des raisons, il n’en manque pas pour expliquer ce phénomène, fruit selon certains observateurs de la conjugaison de plusieurs facteurs.

Parmi ces deniers, le déficit structurel de l'offre de logement, le dysfonctionnement du dispositif de contrôle fiscal, mais aussi et surtout, la multiplication des intermédiaires. Ainsi, quatre transactions dans l’immobilier sur cinq sont effectuées par des intermédiaires illégaux selon la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI). "Près de 80% des transactions immobilières sont assurées par des intermédiaires anonymes", affirme le président de cette fédération, M. Aouidat expliquant que "le marché de l'immobilier n'étant pas visible, tout le monde y intervient".

Détaillant les dysfonctionnements de ce marché, le président de la FNAI souligne que deux ou trois intermédiaires peuvent se relayer sur un même produit immobilier et provoquer artificiellement une surenchère des prix dans le seul souci d'un gain plus important.

Sur une période de dix ans (2003-2013), l'inflation affectant l'immobilier a, ainsi, connu une ascension vertigineuse oscillant entre 400 et 600%. Ajouté à ce tableau, une offre insuffisante : il semblerait que la situation est partie pour durer. Même en reconnaissant que depuis 1999, l'Etat a beaucoup construit, M. Aouidat n’en relève pas moins que les efforts fournis restent encore insuffisants.

"Avec un parc de plus de 7 millions de logements pour une population de plus de 38 millions d'habitant, l'Algérie reste nettement en deçà des normes internationales admises en termes de taux d'occupation de logement" soutient-t-il.

 

Blanchiment d’argent

 

Concernant l'origine des fonds qui aujourd’hui alimentent une forte tendance à la flambée des prix, M. Aouidat confirme à l’issue de cette intervention l'hypothèse d'un blanchiment massif de liquidités financières.

 "Quand je parle de blanchiment d'argent, cela ne veut pas dire qu'il s'agit nécessairement d'activités illicites (trafic de drogue ou contrebande). De notre point de vue, l'explication la plus probable est que l'argent investi dans l'immobilier est issu de l'économie informelle et de l'évasion fiscale", note-t-il.



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