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En quête d’un statut de métropole

Oran voit grand


21 Juillet 2014 | 13:03
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Oran veut acquérir le pouvoir de métropole méditerranéenne. Cette wilaya de plus d’un millions d’habitants est en quête, actuellement, de ce statut pour devenir une grande ville à grande influence régionale. Mais a-t-elle tous les atouts pour avoir ce pouvoir ? Cette question a été au centre des débats d’un forum organisé récemment à Oran où ministres élus locaux, wali, universitaires et opérateurs économiques ont pris part à cette rencontre pour une première réflexion sur ce statut que la wilaya veut s’approprier.


Auteur : Khalida Doura


Par définition, une métropole est une importante agglomération urbaine, un lieu de concentration de pouvoirs et de services. Des pouvoirs qui lui sont conférés de par la taille de sa population, nettement supérieur à celle des autres grandes villes de son territoire régional d’influence. Toujours selon les définitions données par les spécialistes, trois critères créent une métropole, la concentration de la population, les renforcements des activités tertiaires, à savoir, les services et enfin étalement de l’espace urbain et réorganisation de cet espace.

Si Oran ressent le besoin de voir grand et l’ambition d’élargir ses pouvoirs, est-ce qu’elle est prête à franchir une étape aussi importante et qui nécessite tout une armada d’équipements et d’infrastructures économiques, culturelles et sociales.

Les débats sur la question ont divergé. Administrateur, universitaire et opérateur économique ont parlé de métropolisation à partir d’angle différents qui soit en rapport avec l’expérience vécu sur le terrain et le patrimoine existant.

Le professeur Bahloul et directeur de l’Institut  de développement des ressources humaines (IDRH) a donné une analyse assez claire sur le sujet. Selon sa vision, une métropole « nécessite quatre alliés : l'argent, la connaissance, la terre et la ressource humaine» et avec un facteur d'alliance : la sociabilité spontanée de confiance». «Trois facteurs sont primordiaux pour construire une métropole : un régulateur, des entrepreneurs et des experts», dira-t-il.

Pour le Pr Bahloul, le concept de métropole doit être basé sur une « politique volontariste qui regroupe les forces libérales et pas seulement élites administratives ».

Un autre universitaire, enseignant en France et expert, abordera un autre volet qui fera de cette wilaya une métropole. C’est «le supplément d’âme », tel qu’il le définit.  « L'accueil de la ville, sa pénibilité et son côté agréable », des conditions sine qua non pour une métropolisation, estime cet universitaire. Selon son concept, la question pertinente qui doit se poser : est-ce que la ville est accueillante ? Il faut faire sens avec le citoyen qui doit reprendre la ville. Restaurer le plaisir à jouir et à exploiter l'espace public». Pour résumer, cet expert lancera l'idée de «restauration du lien entre l'Oranais et la mer». 

D’une vision universitaire, on passe à une vision entrepreneuriale. C’est Brahim Hasnaoui, un promoteur immobilier connu à l’ouest qui interviendra pour parler de métropolisation. En tant qu’entrepreneur, il insiste sur la nécessité de penser à la gestion des espaces urbains et de logement à la source et dès les études.

Les grands projets font-t-ils d’Oran une métropole ?

De grands chantiers sont lancés dans cette wilaya et des projets importants sont inscrits. Comment sera, donc, Oran de demain ? Pour parler de métropole, le wali d’Oran a ratissé large en évoquant toutes les réalisations qui sont en cours. L’important évènement est la réception de la mosquée Ibn Badis dont le projet traine depuis des années et qui sera enfin livré avant la fin de l’année 2015 pour abriter une partie des activités de Constantine capitale de la culture arabo-musulman.

Il citera, en premier lieu, la restauration du patrimoine culturel de la ville qui a toujours constitué un dossier épineux et difficile à gérer. Il a annoncé dans ce cadre que la restauration des monuments historiques a changé de main pour être confiée à la direction de la culture. La restauration du palais du bey, l’éternel sujet à polémique, sera enfin pris en charge par une entreprise turque, spécialisée dans le patrimoine, selon le wali d’Oran, ainsi que la mosquée du Pacha.

Deux opérations qui seront financées par les Turcs, selon ce qui a été conclu lors de la visite du premier ministre turc, Ordogan, à Oran pour l’inauguration du complexe sidérurgique de « Tosyali » à Bethioua. Ceci sans oublier le fameux dossier de la réhabilitation du vieux-bâti qui est toujours d’actualité vue les problèmes techniques et litiges générés au lancement de ce chantier à Oran.

600 immeubles du centre ville sont retenus pour cette opération de sauvegarde de ce patrimoine.  Il est aussi question de l’extension du réseau de tramway jusqu’à 53  km reliant les pôles de l’aéroport, Belgaid et Bouâmama, plus l’extension du tunnel du port avec une pénétrante de l’hôtel « Le Méridien » jusqu’au 5ème périphérique et le projet du jardin citadin du technoparc qui sera implanté à Belgaid. Autant de projets dans la feuille de route de la wilaya. Mais est-ce suffisant pour faire d’Oran une métropole ?

Une chose est sûre, si Oran ressent cette nécessité de devenir un moteur urbain puissant pour créer une dynamique à l’échelle régionale et méditerranéenne, cette nécessité doit être accompagné par des compétences qui soient en mesure de prendre en charge un si important projet. Pour les spécialistes, la ressource humaine est un facteur capital pour la métropolisation sachant qu’Oran évolue dans un contexte politique  et économique particulier qui lui impose une dynamique, une vitalité et une attractivité pour rayonner sur le bassin méditerranéen. Le débat reste, donc, ouvert pour une réflexion plus approfondie pour construire Oran de demain.



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