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Protection des ressources biologiques

Comment lutter contre les pirates ?


22 Juillet 2014 | 13:49
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Il n’y a qu’à voir l’usage commercial fait de l’arganier par notre voisin de l’ouest pour se rendre compte des pertes subies par l’Algérie à cause dune absence de gestion de son patrimoine génétique. Mais si l’Algérie officielle n’exploite pas ce potentiel, il l’est par contre par les pirates du bio, ce qui lui a donné l’appellation de biopiraterie.


Auteur : Hamid Salhi


Des experts algériens avaient indiqué lors d’une rencontre tenue il y a plusieurs mois que des chercheurs pourvus de bourses d’études octroyées par des laboratoires internationaux mais aussi les touristes participent à cette biopiraterie. Aucun cadre juridique n’est adopté pour préserver le patrimoine génétique national composé de plantes, d’animaux et de micro-organismes), regrette le professeur Aïssa Abdelguerfi, de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA) d’Alger. C’était lors d’un atelier maghrébin sur les avantages liés à l’utilisation des ressources génétiques.   La protection du patrimoine n’est pas seulement une affaire de scientifiques car il faut aussi instaurer des points de contrôle et de surveillance par les Douanes aux frontières, ce que tentera d’apporter a nouvelle loi sur les ressources biologiques présentée aujourd’hui au Sénat par la ministre de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ. Une partie de ce texte vis effectivement à lutter contre la bio-piraterie. A l’état actuel des choses, les contrôles n’ont pas pu suffire pour réprimer ces pratiques de piraterie. C’est ainsi que les plantes médicinales et aromatiques de l’Algérie font le bonheur des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d’agroalimentaire et de cosmétique à l’étranger sans bénéfice aucun pour l’économie locale. Des universitaires et même des touristes offrent aux étrangers le patrimoine génétique du pays sur un plateau et aucun cadre juridique n’est adopté pour préserver ce patrimoine transféré à l’étranger en l’absence de tout cadre légal, ce que corrigera le nouveau texte. Sous couvert de la recherche scientifique, des Algériens obtiennent des bourses d’études ou des stages auprès de diverses compagnies internationales et structures de recherche à l’étranger pour étudier le patrimoine génétique des plantes médicinales ou aromatiques et des micro-organismes (exemples : bactéries des eaux chaudes du Sud, plantes résistantes à la sécheresse, à la salinité) afin qu’ils soient brevetés. Le pays d’origine n’en tire presque pas de bénéfice hormis celui pour le chercheur de voir son nom figurer dans une étude publiée dans une revue avec la possibilité d’utiliser le diplôme obtenu pour entamer une carrière d’enseignant. Mais aucun gain n’est engrangé par l’économie du pays après la commercialisation des produits issus des résultats de la recherche. Pourtant, les revenus financiers auraient pu servir à financer la recherche dans le pays d’origine ou encore participer à soutenir les parcs naturels qui orientent une partie de leurs activités à la protection du patrimoine.

En Algérie, le patrimoine générique des 4.000 types de plantes ainsi que celui des animaux et des micro-organismes continue d’être pillé. Un quart du patrimoine végétal a des vertus thérapeutiques ou peut être utilisé dans l’industrie du cosmétique.



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