Accueil Politique Partis

Traumatisme du Fis, changement de discours, l’impossible unité

La difficile deuxième vie des partis islamistes


24 Juillet 2014 | 11:07
shadow

Les partis islamistes algériens ont beaucoup perdu de leur aura. Ils sont aujourd’hui incapables de mobiliser les foules et leur ancien discours religieux n’a plus aucune prise sur une population en quête d’une vie meilleure et d’un statut social qui correspond mieux avec les grandes richesses du pays.


Auteur : Amina Hakem


Il faut dire que ces partis ne se sont pas relevés des errements de l’ex-fis et ses graves dérives qui ont mené le pays vers l’une des plus sanglantes guerres civiles au monde avec plus de 200000 morts. Les Algériens ont compris que la voie pour le paradis ne passe pas fatalement par le même chemin de ces partis. Pourtant les partis islamistes ont changé de style et de discours. Aujourd’hui leurs leaders se sont débarrassés de leurs kamis pour les troquer par des costumes et cravates.

Leur discours, du moins officiel, n’est plus imprégné de connotations religieuses, mais on parle de démocratie et de progrès. Plus encore, on se montre très virulent envers le pouvoir en place, accusé de tous les maux, et surtout de fermer le jeu démocratique. Une évolution importante dans le discours, mais qui, pourtant, ne prend pas et ne convainc pas grand monde. Plus encore, les islamistes de l’opposition n’hésitent plus à s’associer avec des partis laïcs avec lesquels ils ne partagent absolument rien. Aucun principe.

D’autres par contre ont choisi de se positionner dans les tranchées du pouvoir et affichent clairement leur divorce avec leurs "frères dans la religion". A la recherche du juste milieu, les Djaballah, Mokri et les autres n’arrivent pas à se tracer un cap clair et immuable. Le traumatisme laissé par l’amère expérience du fis, impose une graben prudence et prive ces leaders de leur nature. Ils se trouvent ainsi obligés de faire dans le "paraître"  et de se montrer comme les champions d’une démocratie à laquelle ils ne croient pas au fond.

Un jeu d’équilibriste qu’ils ne maîtrisent pas et qui in fine leur cause beaucoup de tort et les décrédibilisent encore plus. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ces chefs de partis n’arrivent pas à se défaire d’une obsession maladive de leadership qui a pour effet de voir beaucoup de ces formations volées en éclats à cause de l’ambition démesurée de leurs cadres. Et si les partis islamistes continuent encore de faire illusion, c’est tout simplement parceque en face d’eux c’est aussi le désert.



Plus d'info

Commentaires

Laisser un commentaire

Merci Votre commentaire a été ajouté avec succés.
Commenter