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Le crash ressuscite les vieux démons

Alger agacée par la gestion de la crise par les Français


28 Juillet 2014 | 07:58
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Paris agit comme si l’avion qui a subi un crash au Mali lui appartenait. Pire, elle ne prend même pas garde à la nationalité des victimes et la communication de l’Elysée ne fait aucune distinction entre français et des ressortissants d’autres pays.


Auteur : Hamid Salhi


L’annonce du président français, François Hollande, du rapatriement vers la France des corps de tous les passagers du vol d’Air Algérie AH 5017 reliant Ouagadougou-Alger a fini par agacer Alger.

L’Algérie a même demandé samedi au gouvernement français des précisions sur le sujet. Cette demande est assortie de nombreuses précautions. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif, fait comme s’il n’a pas allumé sa télé qui a diffusé les propos de hollande à ce sujet.

Interrogé par l’APS, il se contente de souligner que ces propos sont « attribués par les médias français au président » alors qu’il est clair que ce sont ces mêmes paroles qui sont prononcées.

En réalité les prémices d’une mésentente sur ce dossier étaient sur le tapis avant même que le président français n’ait reçu les familles des victimes. Invité, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a décliné évoquant un calendrier chargé. C’est le signe qu’Alger était déjà au courant des agissements de la France car elle était alertée par son comportement depuis le début de la crise.

L’agacement va jusqu’à être illustré par ce « contact » de Ramtane Lamamra avec son homologue français, Laurent Fabius, pour « déterminer avec précision la position qui a été effectivement avancée » au sujet des propos « attribués » au président français. Avec exactitude, le président a dit que les corps seront rapatriés en France.

Mais cela n’a pas suffi au porte-parole du MAE qui a ajouté que les deux ministres, Lamamra et Fabius « se sont directement saisis de cette question dont la clarification devrait intervenir rapidement ».

Dans la réalité, Alger n’a pas apprécié qu’elle soit distancée dans le domaine de communication sur le crash de l’avion affrété par Air Algérie et qui s’est écrasé jeudi au Mali.

Les Français sont les premiers à faire des annonces sur les boîtes noires de l’avion comme ils ont également été prompts à envoyer sur le lieu de l’accident hommes et matériels.

C’est-à-dire tout pour étouffer dans l’œuf la volonté d’Alger de rebondir sur le plan de la communication. Il y a d’abord les militaires français qui sont sur place, luxe que l’Algérie n’a pas pu se payer. Viennent ensuite des agents des services de renseignements ainsi que des personnels d’identification et du corps judiciaire et de nombreux experts pour enquêter. Le bureau enquête de la Gendarmerie française est sur place.   

En termes de matériels, il y a déjà les drones et d’autres forces aériennes. Toute cette armada déployée aux frontières sud de l’Algérie est faite pour que la France ancre un peu plus sa présence dans la région. Il y a également la fâcheuse coïncidence avec l’opération de lutte contre le terrorisme qui semble bien se transformer en initiative de présence permanente, synonyme d’influence sur les pays de la région, enlevant ainsi à l’Algérie l’initiative de l’action à des frontières.



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