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Boulangers en congé

Calvaire estival des Algérois


12 Août 2014 | 16:05
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Comme chaque année en cette période le pain se fait rare. Et pour cause la plupart des boulangers, qui « se sont fait du gras » durant Ramadane ont fermé leur établissement pour congé annuel.


Auteur : Iles Sad


La réglementation régissant l’activité commerciale, entre autres, pourtant, est claire ou du moins le devrait : «  la période des repos et des congés sont définis au niveau légal ». Un principe simple qu’expliquait encore ce mardi matin sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, Mimoune Bouras, directeur du commerce à la wilaya d’Alger.  Pour lui, il est une évidence qui ne devrait échapper à personne, « les commerçants n’ont en aucun cas le droit de fermer et d’ouvrir comme ils veulent. Ils ont des registres du commerce. Ils ont choisis de travailler dans des commerces. Donc ils sont au service du citoyen. Et ils n’ont pas le droit de décider des heures d’ouvertures et de fermetures ».

 

Une situation qui relève des autorités judicaires

 

Loin de s’arrêter en si bon chemin, le responsable indique qu’il s’agit d’une infraction qui relève des autorités judicaires. « Pour l’instant, j’ai demandé le recensement de ces commerçants. Et puis nous allons prendre des mesures. La première mesure consiste à aller directement vers une opération de control. Un procès verbal suivra qui sera transmis à l’autorité judicaire ».

 

Des circonstances discutables

 

Du coté des boulangers les arguments fusent pour expliquer cette démission des professionnels du pain. Dans une tentative d’explication sur les mêmes ondes, la Fédération Nationale des Boulangers tente d’argumenter. « Les gens qui ont assuré les deux jours de permanence de l’Aïd étaient obligés de partir chez eux après les deux jours de fête. Il faut savoir qu’à Alger généralement, les ouvriers qui travaillent dans les boulangeries sont des gens qui viennent de l’intérieur du pays », soutient Youcef Kallafat, président de la fédération. Pour autant, est-ce une raison pour priver toute une population d’un produit aussi sensible que le pain ?

 

Quand l’anormal devient la règle

 

Une situation qui s’est encré dans la société et qui perdure à telle enseigne qu’elle semble presque normale. Pourtant pour de nombreux citoyens, rentrer avec du pain à la maison s’apparente à un véritable défi. « Chaque année c’est la même histoire, il  y a des commerçants qui ouvrent le matin. A 10h, 10h30 tout est fermé», indique un habitant du centre d’Alger. « C’est la même chose chaque année. Il n’ ya pas de pain. La plupart des boulangeries ferment. Trouver du pain relève du miracle. À peine une boulangerie que se partagent les habitants de deux ou trois communes », renchérit un autre. Certains tirent pourtant leur épingle du jeu : les revendeurs de pain traditionnel fait maison « Metloue » ou « Aghroum », à 50 ou 60 da. Bien sur en dehors de tout cadre légal…

 



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