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Les factions armées pas toujours d’accord

Le gouvernement malien pressé d’en finir avec la rébellion


15 Août 2014 | 17:01
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Dès l’annonce par le gouvernement algérien du report du dialogue intermalien, Bamako a dit son empressement de parvenir à un accord. Devant la presse malienne, c’est Modibo Kéïta, nommé Haut Représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif inter-malien, qui explique son optimisme sur l’issue des futures négociations à partir du 1er septembre.


Auteur : Hamid Salhi


L’ancien Premier ministre se dit effectivement confiant et optimiste. Il explique sa conviction par une formule curieuse : « vous savez tout le monde est fatigué », dit-il.

Seulement voilà, les négociations sont repoussées à la demande de certaines parties que personne n’a osé identifier ni le gouvernement algérien ni le pouvoir à Bamako. Mais qui sont les parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant?

La conférence de presse donnée jeudi par le ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, n’apporte pas la réponse à cette question.

Le ministre Abdoulaye Diop a affirmé que l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a été saisie par les autres parties afin de procéder à un léger report pour le parachèvement des préparatifs. Dans le souci de créer les conditions susceptibles de favoriser la tenue des pourparlers dans un climat serein et constructif, l’Algérie a sollicité l’accord du gouvernement du Mali. Si le Ministre Abdoulaye Diop n’a pas nommément cité les autres parties, ses propos ont le mérite de clarifier que la demande de report n’est pas venue du gouvernement malien. Même si l’accord de celui-ci a été sollicité par l’Algérie. Dans le langage du ministre Abdoulaye Diop, les autres parties ne peuvent désigner que les groupes armés.

 

Quel rôle pour les experts ?

 

Ce serait le Mouvement national de Libération de L'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Les trois groupes armés entendaient être les seuls mouvements armés assis à la table des négociations face au gouvernement malien. Il s’agit de reléguer au second plan les autres groupes concurrents. Le Mali et l’Algérie ne comptent pas laisser ces trois groupes hypothéquer le travail de plusieurs mois.

D’ailleurs le Mali se prépare en vue de ces futures échéances. Le ministre révèle qu’une équipe a été constituée et formée par des experts après l’élaboration de fiches remises à chaque participant.

Seulement, poursuit-il, comme ce sont des négociations, « on a dû décider qu’il fallait être un peu plus discret sur la question. Sinon, assure-t-il, l’équipe gouvernementale se prépare ». Pour ce qui concerne ceux qui interviennent dans le dossier, Modibo Kéita n’y voit aucun inconvénient. Contrairement à certains, il estime que « plus il y a d’intervenants, plus ça peut être efficace ».

Parlant de l’implication de la Mission des Nations unies dans la formation des mouvements armés en technique des négociations, il  n’y voit non plus aucun problème, car, dit-il, « dans la feuille de route consensuelle, il est prévu de faire recours à des experts ».

 

Un report et des interrogations

 L’ancien Premier ministre Modibo Kéita est de ceux qui ne tournent pas autour du pot. C’est peut être pour cela que le président de la République malienne a porté son choix sur lui pour occuper la fonction qui est la sienne en ce moment.

Il est le principal artisan du document qui a été discuté lors du premier round des négociations à Alger et qui a abouti à une feuille de route consensuelle. C’est sur la base de ce document consensuel que les parties engageront les discussions très prochainement à Alger. Ces discussions prévues pour démarrer dimanche prochain ont été repoussées par le gouvernement algérien en tant que chef de file de la médiation suite à quelques demandes.

Les deux gouvernements ont hâte de réaliser l’objectif des négociations inter-maliennes qui est le retour à la paix.

Dans son communiqué, le ministère algérien des Affaires Étrangères a déclaré que « dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route signée le 24 juillet dernier à Alger et à l’issue de consultations appropriées avec les parties maliennes (…) l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a fixé la date du lancement des négociations inter-maliennes substantielles au 1er septembre dans la capitale algérienne ».

 

 

Rendez-vous crucial

 

Un report donc de la reprise qui était initialement programmée pour le 17 août. En effet, la feuille de route des négociations signée à l’issue de la phase initiale du dialogue d’Alger, le 24 juillet 2014, par les parties concernées (le Gouvernement du Mali et les six groupes armés du nord, à savoir MNLA, MAA dissidence, HCUA, CPA, MAA loyalistes, CM-FPR) avait fixé la seconde phase du 17 août au 11 septembre.

Si le communiqué ne dit pas exactement qui sont ces parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant, il précise néanmoins que la décision algérienne répond au souci de réunir au bénéfice de la prochaine étape des négociations l’ensemble des conditions susceptibles de favoriser leur tenue dans un climat serein et constructif.



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