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L’idylle algéro-française

Le temps du pragmatisme


18 Août 2014 | 16:26
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Depuis prés de deux ans maintenant, les relations entre Alger et Paris ont connu une amélioration certaine sur tous les plans. Il faut dire que la visite du président français, François Hollande, en décembre 2012 a contribué de manière significative à l’apaisement des tensions qui ont de tout temps marqué les relations entre les deux pays.


Auteur : Amina Hakem


Depuis cette visite d’Etat du président français en Algérie, il n y’ a pas eu de vagues ni de couacs entre les deux capitales si l’on exclue peut être les dernières demandes de clarifications d’Alger sur les déclarations du président français quant au rapatriement en France de toutes les victimes du crash d’Air Algérie sur les terres maliennes.

Du coté d’Alger on exige de moins en moins de la France de se repentir pour ses crimes coloniaux. Les hautes autorités du pays sont aujourd’hui très loin du langage que l’on entendait lors du mandat de l’ex président français Nicolas Sarkozy. La France quant à elle se prononce très peu ou pas du tout sur les affaires internes de l’Algérie.

C’est comme si des deux cotés de la Méditerranée on veut dépasser les sujets qui fâchent pour aller vers l’essentiel et regarder résolument vers l’avenir. Et enfin il y eut le clou de ce rapprochement nouveau entre  Alger et Paris à l’occasion des festivités du 14 juillet aux Champs Élysées où pour la première fois l’armée algérienne a pris part. Une évolution inimaginable il ya peu de temps de cela, mais qui a eu lieu avec la présence de trois officiers algériens. A l’époque le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtan Lamamra avait déclaré ». Cette participation qui aura lieu le 14 juillet à Paris, vise à rendre à nos valeureux aines l’hommage qu’ils méritent pour le sacrifice de leurs vies pour la liberté d’autrui et la leur propre ».

Paris de son coté évitait scrupuleusement de se mêler des changements politiques qui se déroulaient en Algérie et l’a clairement prouvé lors des dernières élections présidentielles et l’élection du président Bouteflika pour un quatrième mandat. Alger de son coté n’a émis aucune réserve contre la décision française d’intervenir au Mali et a même apporté son aide en autorisant les avions de guerre français à survoler l’espace aérien algérien et en renforçant la surveillance de ses frontières sud pour barrer la route à tout repli des djihadistes installés au Nord du Mali.

Sur le plan économique les choses se sont accélérées de manière remarquée et les entreprises françaises ont repris beaucoup de leur retard en venant investir massivement en Algérie dans tous les domaines de l’automobile au luxe. Les petites phrases et les insinuations ont totalement disparu du vocabulaire des hommes politiques. Bien au contraire, on verse plutôt dans la poésie comme cette phrase comme celle de Laurent Fabius en ce mois ensoleillé de juin lors de sa visite à Alger  «C’était une visite chaleureuse et positive, nos relations sont à l’image du ciel».

Comprendre qu’aucun nuage ne vient obscurcir ces belles relations. Les déclarations de Sellal lors de ses dernières visites en France abondent elles aussi dans le même sens et donnent l’impression de sceller définitivement des relations basées sur le pragmatisme et la volonté d’avancer dans le même sens en laissant de coté tout ce qui avait par le passé gâché et imprimé de tension les difficiles retrouvailles entre Alger et Paris.

Mais alors cette idylle retrouvée résistera-t-elle longtemps à tous les dossiers qui restent en suspens entre les deux pays ?



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