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Finance islamique en Algérie

Un fort lobbying des pays du Golfe


19 Août 2014 | 15:48
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Même en l’absence de législation spécifique en Algérie, les compagnies financières du Golfe arabique sont en train de lancer des produits d’assurance islamiques au nez et à la barbe de la commission de contrôle du ministère des finances.


Auteur : Hamid Salhi


Cette offensive est l’œuvre de Salama assurance faisant partie d’un groupe émirati. Le DG de Salama, Abdelhakim Hadjou a d’ailleurs annoncé aujourd’hui lors d’une conférence de presse qu’il continue son lobbying auprès du Parlement et du ministère des finances pour faire évoluer la loi sur les assurances datant de 1995.

Pour justifier cette quête, le DG a indiqué que le consommateur algérien est intéressé à ce type de couverture. Selon lui, takaful est un terme générique proche de la notion de solidarité entre groupe de personnes. Des spécialistes peuvent dire qu’il peut être assimilé à une mutualité.

La différence est dans la gestion dont les principes sont différents pour takaful car ils doivent être conformes à la charia. « Nous sommes la première compagnie à lancer ce type d’assurance en l’absence de législation algérienne qui gère le takaful qui est un processus normatif lié à la finance islamique avec la banque », dit-il.

 

 

Vide juridique

 

Dans l’invitation à la presse il est spécifié que l’objet de la conférence allait porter sur « l’assurance takaful et la finance islamique en Algérie ». Salama Assurances ne cache donc pas qu’elle fait du forcing et son directeur général, Abdelhakim Hadjou, a indiqué lors de la conférence de presse que parmi les objectifs de la compagnie dans le marché algérien, se trouve la volonté de proposer les produits d’assurance islamique dit takaful, soit l’équivalent de la mutualité.

Selon M. Hadjou, l’absence de loi spécifique sur l’assurance islamique n’entrave pas sa compagnie qui opère déjà de nombreuses opérations « en interne » selon le principe de takaful.

Dans son argumentaire, Hadjou a ajouté qu’il a remarqué un intérêt du ministère des finances pour le takaful car selon lui, il  y a une demande du marché et que c’est une formule développée dans le monde que ce soit en Egypte ou au Maroc et qu’il y a une opportunité en Algérie dans ce domaine  afin de ne pas être déconnectée du reste du monde.

 

 

Islamisation des finances ?

 

Il prédit même qu’il peut y avoir dans les mois à venir un intérêt pour cette formule de la part du gouvernement allusion faite à un probable amendement de la loi.

Pour le lobbying auprès du législateur, Hadjou rappelle qu’il y a eu déjà des discussions à ce sujet au Parlement lors de colloques avec la participation des banques et qu’il y a eu débat sur l’opportunité de légiférer sur le takafl afin de revoir le dispositif juridique en y ajoutant quelques spécificités allant certainement dans le sens de l’islamisation de la société : risque qui justifierait d’ailleurs les hésitations des autorités.

A souligner que la compagnie fait partie d’un groupe d’assurance émirati qui comporte en son sein un conseil des oulémas pour veiller au respect des préceptes islamiques.



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