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Colloque commémoratif du congrès de la Soummam à Bejaia

Plaidoirie unanime pour le changement su système


22 Août 2014 | 16:10
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Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a organisé à Béjaïa un colloque national commémoratif du Congrès de la Soummam. Deux jours durant, des personnalités de haut vol à l’instar de l’ancien secrétaire général du RDC Saïd Saad, l’ancien chef de gouvernement Sid Ahmed Ghozali, l’ancien président de l’APN Karim Younès ainsi l’actuel SG du parti Mohcine Belabess, ont brossé un tableau peu reluisant de la situation que vit le pays, plaidant pour un changement radical du système en place depuis 1962.


Auteur : Salim S.


Globalement les différents intervenants ont fait plus état de constat que de proposition à même de sortir le pays de la situation d’enlisement dans laquelle il se trouve. Sur le plan historique, une série de conférences a marqué cet évènement.

Dans son allocution d’ouverture Mohcine Belabbas a tenté d’affermir sa ligne politique et son projet, au sein de la CNLTD, de transition démocratique, estimant que tout comme lors de la révolution pour la libération du pays le congrès de la Soummam a constitué une étape importante dans la lutte de libération, notre pays a besoin aujourd’hui d’un nouveau départ.

Le Congrès de la Soummam a rassemblé des représentants de sensibilités différentes qui se sont associés et se sont impliqués dans la Révolution, la nécessité d’en faire autant aujourd’hui est devenu un impératif de l’heure. Il est urgent de rassembler les courants et les sensibilités les plus diverses pour réfléchir ensemble aux moyens d’atteindre une transition démocratique sérieuse.

Le chef e de fil du RCD a détaillé en suite les positions de son parti par rapport au système qui ne peut être changé ni par une personne, ni par un seul parti encore moins une seule institution, rappelant que la RCD a toujours préconisé un changement radical du système en place, qui perdure depuis 1962.

L’ex-député du RCD et fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda  s’est distigué par une conférence autour de la thématique  «Le congrès de la Soummam et ses conséquences». Fidèle a son franc parler, Nordine Ait hamouda n’a pas mâché ses mots lorsqu’il abordera le système politique actuel le qualifiant de despotique.

Sid  Ahmed Ghozali, a quant  à lui fait un long rapport entre les étudiants d’hier et ceux d’aujourd’hui, estimant qu’ » aujourd’hui  ce n’est pas le président qui est malade mais le système tout entier ». La conférence intitulée «Congrès de la Soummam : intégration des étudiants à la Révolution», lui a permis de revenir sur l’apport de la poignée d’étudiants de l’époque par rapport à la révolution ».

Une idée du FLN qui voyait déjà l’indépendance se profiler à l’horizon ? il s’agissait alors de préparer une élite capable de gouverner l’Algérie indépendante

L’ancien président de l’APN, Karim Younès, a évoqué le «Rôle de l’Algérie dans l’espace géopolitique mondialisé en perpétuel changement de position». Quant à l’universitaire Abdelmadjid Merdaci  s’est intéressé à la jonction entre le 20 Août 1955 et la même date de l’année d’après. Said Sadi, ex- président du RCD a estimé que «

La libération algérienne passe par la liberté de la mémoire ». Le débat et la réflexion autour d’un évènement majeur de la libération nationale, événement dont les objectifs sont, d’autres l’ont dit avant moi, d’une brulante actualité et dont le sort réservé pendant et après la guerre à ses auteurs éclaire les problématiques que le pays esquive ou diffère depuis l’indépendance », a-t-il déclaré d’emblée.

« Le fait que le pouvoir l’ait occulté ou pollué nous impose d’autant plus de lucidité et de mesure, étant entendu que nous ne devons pas substituer à la falsification du passé des jugements péremptoires ou tendancieux », a-t-il jugé. « L’histoire est un patrimoine qui implique le citoyen. Nous devons parler de l’histoire sans la totémiser. Il ne s’agit pas de refaire novembre ou la Soummam. Il s’agit d’en éclairer les vérités pour éviter leur perversion. On peut s’inspirer d’une expérience mais il ne s’agit pas de reproduire les périodes ou les épopées. Pour le reste chaque génération doit fabriquer son destin », a ajouté Sadi.

Dans l’histoire de la décolonisation nord africaine, le 20 aout renvoie à trois situations différentes mais qui ont contribué à donner à cette date sa consistance politique, selon Sadi. Il s’agit de la déposition du roi Mohamed V le 20 aout 1953 au moment où le royaume du Maroc était encore sous protectorat, du choix de cette date par Zighout pour déclencher l’offensive dans la région de Skikda  et enfin la décision de tenir les premières assises politiques du FLN après le déclenchement de la guerre de libération un vingt aout qui était aussi un appel politique et symbolique pour une prise en charge solidaire du destin des trois pays nord- africains », .

Qu’en est-il aujourd’hui des trois évènements qui ont meublé les trois dates des 20 aout 1953, 1955, 1956 ? s’est-il interrogé avant de répondre « les relations entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie supposées se construire et se développer dans l’UMA sont une image inversée de l’appel à la construction de la fédération des Etats nord-africains.

Quant à la décision de Zighout, il n’est qu’une idée qui renvoi dans les sphères officielles à une ertaine bienveillance d’une action qui fut en son temps diversement appréciée, compte tenu de la manière dont elle a été décidée, de la  réaction coloniale qu’elle avait engendrée et du coût humain et politique qui s’en était suivi.

Le congrès de la Soummam est, pour sa part, soumis à une chape de silence intangible de la part des officiels avec des moments de rupture qui sont le plus souvent des saillies polémiques portant rarement sur le fond ou des attaques dont les plus incisives émanent d’Ali Kafi ou de Malek Benabi qui ciblent ouvertement Abane, accusé d’être un traitre à l’Algérie.



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