Pourtant on prétend gouverner en son nom
Ce peuple qui n'a pas à savoir
Mais en quoi a gaffé Belkhadem ? Quelle a été cette ultime ligne rouge qu’il a dépassée pour soulever un tel courroux du président de la République ? Le président est bien sur dans son droit de désigner ou de démettre qui il veut au sein de n’importe quelle institution de l’Etat. Ceci ne souffre d’aucune ambiguïté ni remise en cause.
Auteur : Amina Hakem
Le ton du limogeage de Abdelaziz Belkhadem et surtout qu’il soit étendu avec la même virulence au parti du FLN, laisse supposer que la chose est d’une gravité extrême. L’ancien chef du gouvernement est pratiquement accusé de trahison suprême. Il ne pourrait s’agir de simples positions exprimées par Belkhadem mais vraisemblablement d’actes et de faits avérés dont il aurait été coupable et qui menacerait la stabilité même du pays ou tout au moins le clan présidentiel.
Et si l’on admet que la chose est d’une gravité aussi extrême, alors l’opinion publique n’est elle pas en droit de savoir. Le citoyen que l’on dit pourtant présider, gouverner et légiférer en son nom n’a-t-il aucun droit de regard ou tout au moins de savoir ce qui se prend comme décision en son nom. Dans ce pays qui se targue d’être le plus démocratique au monde arabe, tous les responsables, y compris le président de la République, sont choisis et élus par le peuple et sont donc comptables devant ce même peuple.
Mais apparemment les choses sont toute autre et elles n’ont pas beaucoup évolué. C’est toujours des guerres de clans et des bruits de palais et des comptes qui se règlent loin de toute considération démocratique  La preuve en est que dans ce pays qui compte un nombre incalculable de partis politiques, le pouvoir est encore incarné et se joue autour d’un seul parti le Fln. Exactement comme au beau vieux temps du parti unique.
Alors l’Algérie a-t-elle vraiment avancé ? Non, nous vivons encore sous l’ère du parti unique, le même qui a dirigé le pays depuis l’indépendance en 1962. Toutes les guerres, tous les coups bas, toutes les sournoiseries se font autour de ce parti, car celui qui le détient, détient le pouvoir en Algérie. Ce qui reste n’est que folklore et subterfuges faits pour appâter la galerie. L’épisode que l’on vient de vivre au plus haut des sommets de l’Etat le confirme, et confirme que l’on est encore loin de la gestion transparente qui doit être la règle dans toute démocratie digne de ce nom.