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Hécatombe sur les routes Algériennes – 105 tués en 6 jours

Les autoécoles sur le grill


28 Août 2014 | 12:46
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Ils sont unanimes : les autoécoles délivrent « des permis de tuer !». Il faut dire que l’augmentation exponentielle des accidents de la circulation, avec leurs cortèges de morts et de blessés, ne peut que pousser les acteurs de la société civile à défoncer certaines portes, quitte, disent les mauvaises langues, à désigner des boucs-émissaires.


Auteur : Iles Sad


Rien que pour la période allant du 19 au 25 août, 105 personnes ont trouvé la mort dans 642 accidents de la route survenus à travers le territoire national. Dés lors, une question se pose : les autoécoles sont-t-elles des boucs-émissaires ?

4 accidents sur cinq (82%) des accidents de la route en Algérie sont dus au facteur humain. De plus, et selon les chiffres des la Gendarmerie nationale : les conducteurs automobiles dont l'âge varie entre 25 et 29 ans sont ceux qui provoquent le plus d'accidents de la circulation. Facteur humain, jeunes, deux éléments qui ont tendance à valider une certaine thése longtemps posée : la mauvaise formation des futurs conducteurs derrière l’hécatombe routière.

Une thèse d’ailleurs que les professionnels du secteur ont du mal à rejeter, tant on ne peut fuir l’évidence. Hier mercredi encore, le mea culpa dressé par le président de la Fédération nationale des auto-écoles relevant de l’UGCAA, venait l’accréditer. Il indiquait en effet, lors d'une rencontre régionale à Mascara que certains responsables de ces structures « n'accomplissent pas convenablement leurs missions ».

Et c’est toute une profession qui est ainsi mise à l’index, par nombres d’associations voire de citoyens, qui mette en cause les méthodes archaïques de travail qu’il faut, selon eux, « mettre en urgence à plat ». Zineddine Aoudia ne le nie d’ailleurs pas, lui qui indiquait mardi encore à partir des locaux de l’UGCAA que certains « bâclaient » leurs travail, avant de revenir sur les raisons qui poussent ces professionnels à aller à contre-courant de l’éthique de leur profession.

 

300 examinateurs pour 8.000 auto-écoles

 

Parmi les éléments favorisant cette affligeante situation, selon M. Aoudia : le manque d’examinateurs, mais aussi l’insuffisance du nombre de circuits. Et en cela, le chiffre que fournit  Fédération nationale des auto-écoles est édifiant : 300 examinateurs pour quelque 8.000 auto-écoles disséminées à travers le pays. Pour M. Aoudia « ce déficit a des conséquences directes sur la qualité des cours dispensés aux futurs automobilistes et, partant, de l’implication de certains parmi eux dans l’augmentation des sinistres routiers ».

Citant les textes réglementaires, il rappelle que chaque examinateur ne devrait prendre en charge qu'une moyenne de 50 candidats/jours, « alors qu’en réalité il en traite entre 200 à 300 sur la même durée ».

 

Vers la création de centres d’examens

 

Mais dés lors, comment garantir une formation de qualité aux candidats du permis de conduire ? Selon certaines sources, il semblerait que les autorités sont en train de s’acheminer vers l’idée de création de centres d’examens « qui viendront remplacer le système actuel ».

Pour M. Aoudia, « à un moment où l’on accuse les auto-écoles de ne pas dispenser une bonne formation, la création de tels centres va faire en sorte, tout d’abord, que l’examinateur n’aura désormais plus de relation directe avec les directeurs des auto-écoles. De plus, poursuit-il, ces centres feront apparaitre celles dispensant une bonne formation de celles qui ont tendance à négliger leur mission ».



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