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Turquie

La fin d’un modèle


29 Août 2014 | 15:49
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Auteur : Amina Hakem


L a Turquie, ce pays lointain, fait néanmoins partie intégrante de notre quotidien. Nos jeunes femmes dévorent ses feuilletons à la « harim el soltane », nos « besnassi » nous inondent avec ses produits vestimentaires et autres, et les leaders de nos partis islamistes ne jurent que par ce modèle turc. Ainsi et à voir de plus prés la Turquie n’est pas si loin que cela, c’est devenu même le pays qui nous est le plus proche.

Mais dans ce pays, modèle de la gouvernance islamiste pour certains, les choses ne vont pas aussi bien que cela. Depuis juin 2013,  Recep Tayyip Erdogan a beaucoup perdu de son aura, même s’il jouit toujours d’une popularité certaine comme l’atteste son élection dès le premier tour au poste de président de la République. Le Parti de la Justice et du développement (AKP) qui écrase la vie politique en Turquie depuis plus de dix ans , connait un sérieux mouvement de contestation de la part de la jeunesse turque. Une contestation qu’Erdogan a matée  violemment, portant ainsi un coup sévère à l’image surfaite des islamistes qui se montraient sous un autre visage, leur  vrai visage. 

Sur le plan extérieur, Erdogan a été incapable de trouver la bonne mesure face à la déferlante du printemps arabe et s’est montré incapable de trouver la bonne mesure face au conflit syrien et par la suite face à celui de l’Irak et notamment la montée en puissance des Kurdes irakiens fortement soutenus par les Américains et tous les Occidentaux.

Mais malgré tous ces errements, Erdogan et son parti ont pu se maintenir au pouvoir et arracher une victoire plus qu’honorable lors des dernières  élections  législatives. Et Erdogna a choisi un fidèle parmi les fidèles pour lui succéder au poste de Premier ministre, Ahmet Davutoglu, ancien ministre des Affaires étrangères, qui a présenté son gouvernement ce vendredi. 

Davutoglu, qui n’a pas hérité  que du gouvernement mais aussi du parti  a tenu à marteler lors de son investiture sa totale allégeance à son redresseur  et promis une « loyauté jusqu'à la mort ». L’AKP est donc entre de bonnes mains et Erdogan reste toujours le maitre du jeu en attendant de modifier la Constitution pour donner plus de pouvoir au président et exercer ainsi ce qu’il affectionne le plus, le pouvoir absolu.

Mais ce serait peut être là la gaffe de trop d’un Erdogan  trop vorace pour continuer à diriger un pays qui aurait du être le modèle suprême des islamistes du monde arabe en pleine perte de vitesse comme c’est le cas en Algérie.



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