Révision de la Constitution
Le boycott pointe du nez
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Il n’est pas sûr que les partis de l’opposition se bousculent au portillon pour participer aux discussions sur la révision de la constitution.
Le président de la République appréhende déjà la réaction des partis de l’opposition à propos de ce projet. Bouteflika est conscient que les rencontres qui seront entamées au début du mois de juin prochain, ne seront pas dépourvues d’accrocs. Il a déjà souligné qu’il y aura « d’éventuelles contre-propositions » qu'ils auront à étudier.
Il anticipe déjà les arguments des opposants qui risquent de boycotter ce débat come ils l’ont déjà fait pour l’élection présidentielle. Pour tenter de les calmer, il a promis de conduire ce processus sous son autorité, affirmant que la transparence entourera ces contacts et consultations pour permettre à l’opinion d’en suivre le déroulement.
Le risque de boycott vient des partis et de personnalités qui avaient déjà qualifié le déroulement de la présidentielle de mascarade et le même terme peut servir d’adjectif pour la révision constitutionnelle.
Le Front du boycott de la révision constitutionnelle peut être calqué sur celui du refus de la présidentielle du 17 avril à savoir Ahmed Benbitour (ancien chef de gouvernement), Mohcène Belabbes (président du RCD), Mohamed Douibi (secrétaire général d'Ennahda), Abderrezak Makri, (président du MSP), Soufiane Djilali (président du Jil Jadid) et Abdallah Djaballah (président du FJD).
En lieu et place d’une révision constitutionnelle, le front du boycott a mis en place une commission pour la préparation d'une conférence nationale de dialogue sur l'avenir de l'Algérie et les mécanismes de la transition, et cela « pour l'instauration d'une véritable démocratie ».
Les partis estiment, entre autres, que le président a déjà assez de pouvoirs dans l’actuelle Constitution et craignent que son autorité ne soit davantage renforcée au détriment des droits de l’opposition. Bien sûr, la riposte du président à ces menaces ne s’est pas fait attendre avant même le lancement de la campagne pour entamer les discussions.
Parmi les garanties présentées à d’éventuels boycotteurs, le président a indiqué qu'une fois ces consultations achevées, un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré, en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue.
Il évoque même des dispositions constitutionnelles susceptibles de garantir un maximum de précautions en cas de changement profond du système institutionnel.
Hamid Salhi