Restées longtemps dans l’ombre, les mutuelles des assurances ont toutes les chances de faire ressortir leur potentiel économique insoupçonné jusque-là si l’on croit le Conseil national des assurances (CNA) qui a consacré un dossier complet à ce sujet dans une de ses publications. Les trois mutuelles d’assurance sur le marché comptent bien exploiter toutes les opportunités pour proposer à leurs sociétaires des couvertures qui protègent leurs personnes, leurs familles et leurs biens, est-il indiqué. Dans ce dossier spécial qui a été consacré par le Conseil national des assurances au rôle des mutuelles, il est aussi indiqué que même si elles sont petites, les mutuelles ont un énorme potentiel pour devenir grandes. En effet, est-il ajoute, les mutuelles d’assurance, au nombre de trois, ne génèrent qu’un chiffre d’affaires modeste en comparaison avec les autres compagnies publiques et privées mais leurs sociétaires potentiels peuvent se compter en millions que ce soit dans les secteurs de l’agriculture ou de l’éducation et de la culture. C’est le cas pour la Mutuelle algérienne des travailleurs de l'éducation et de la culture (MAATEC), de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui proposent les assurances dommages. Quant aux assurances des personnes, elles sont prises en charge par Le Mutualiste, filiale de la CNMA.

Les tarifs, les plus bas du marché

 

Autre particularité, selon le Conseil national, ces mutuelles ne cherchent pas le gain financier et ont à but non lucratif. Elles redistribuent même des ristournes à leurs sociétaires en fin d’exercice.

Ces avantages font que les mutuelles sont prêtes à lancer des offensives pour proposer des couvertures diverses afin de mieux proposer les biens des sociétaires ainsi que leurs personnes et leurs familles. Ainsi, elles comptent bien revenir sur les devants de la scène pour conquérir de nouveaux sociétaires. Pour le cas, de la MAATEC, des milliers de travailleurs dans le secteur de l’éducation peuvent solliciter des couvertures sans compter les millions d’élèves pouvant être couverts. Dans l’agriculture, il y a aussi bien les récoltes, le bétail, les bâtiments et les ouvriers qui nécessitent d’être protégés contre divers risques. Les mutuelles sont très proches de leurs sociétaires et connaissent bien leurs besoins. Ce sont elles qui sont susceptibles d’étudier le type de contrat et le tarif qui va avec. Ce dernier est d’ailleurs souvent le plus bas du marché ce qui n’enlève rien à la qualité de l’accompagnement proposé. Malgré ces avantages, les mutuelles restent quelquefois handicapées par la législation qui ne leur permet pas de faire recours à toutes les possibilités offertes par le marché comme le recours aux agents généraux et aux courtiers. Les mutuelles doivent aussi patienter avant d’obtenir des visas pour lancer leurs nouveaux produits. Mais pour les couvertures existantes, les mutuelles rivalisent d’ingéniosité pour expliquer aux sociétaires l’intérêt d’y souscrire. Des campagnes d’explication et des regroupements sont souvent menés à travers de nombreuses wilayas du pays. Et les responsables sont toujours à l’écoute des sociétaires.

L’Assurance aux personnes progresse

 

L’autre atout des compagnies est leur réseau étendu dans les localités les plus reculées et qui ne cesse d’être étoffé pour atteindre les agriculteurs et les travailleurs de l’éducation à travers tout le territoire national.

 Si l’on se réfère à certains secteurs dans lesquels opèrent les mutuelles, on constate qu’ils ont réalisé de bons résultats en 2013 augurant d’un bon avenir. Ainsi, la branche Risques agricoles a réalisé une hausse de 24% grâce notamment à la performance de l'assurance animale et végétale avec   28% ainsi que de l'assurance des engins et matériel agricole ( 28%), selon la dernière note de conjoncture du CNA. Pour les véhicules et en dépit de la baisse des importations en 2013 (-3,5% en valeur et -8,4% en nombre), la branche assurance automobile a progressé de 16,6% par rapport à 2012. Cette branche représente 58% des assurances dommages avec une production de 61,3 milliards DA, selon le CNA. Les mutuelles ont bien contribué à l’évolution du chiffre d’affaires de ces secteurs. Le chiffre d’affaires réalisé par les sociétés d’assurance de personnes au 31 décembre 2013 est, quant à lui, estimé à 8 milliards DA contre 6,5 milliards DA en 2012, soit une hausse de 22%, indique le CNA. Du côté des mutuelles, ce secteur est pris en charge par Le Mutualiste. Dans un marché constitué de compagnies étatiques à but lucratif et de compagnies privées, les mutuelles peuvent très bien faire l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif et elles sont prêtes pour relever le défi au vu des plans de modernisations qui sont lancés y compris dans le domaine de la communication.

Hamid salhi